Biographie de Lawrence Schiller
Né à Brooklyn en 1936, Lawrence Schiller a commence sa carrière de photographe des le lycée à San Diego, quand on lui a offert son premier appareil photo. Bien qu'il ait pratiquement perdu la vue d'un oeil après un accident survenu dans l'enfance, sa passion pour la photo s'est rapidement développée : encore étudiant (au Pepperdine College), il avait déjà publié dans Lee, Sport, Playboy, Glamour et le Saturday Evening Post.
Cet intérêt et ce rêve l'ont conduit à embrasser la profession de photographe de presse et à illustrer les principaux événements de l'époque pour des magazines du monde entier, parmi lesquels Life, Look, Newsweek, Time, Paris Match, Stern ou le London Sunday Times. Ses portraits inoubliables de Robert F. Kennedy, Richard Nixon, Bette Davis, Barbra Streisand, Marilyn Monroe, Muhammad Ali et Madame Nhu, parmi tant d'autres, témoignent de son opiniâtreté, de son ingéniosité et de son charisme aussi bien que de son savoir-faire technique.
En novembre 1963, alors envoyé spécial du Saturday Evening Post, il a pu rejoindre Dallas à temps pour photographier Lee Harvey Oswald ; plus tard, il allait couvrir l'ultime interview de Jack Ruby. Après de multiples conversations avec la veuve de Lenny Bruce, il a publié avec l'écrivain Albert Goldman Ladies and Gentlemen, Lenny Bruce (1974). En compagnie du photographe W. Eugene Smith, il a conçu le livre Minamata (1975), une impressionnante chronique en images de la tristement célèbre catastrophe d'empoisonnement au mercure au Japon.
Lawrence Schiller a aussi fait incursion dans le monde du cinéma en travaillant sur Butch Cassidy and the Sundance Kid (1969), avec Paul Newman et Robert Redford, et Lady Sings the Blues (1972), avec Diana Ross. Il est également l'auteur de documentaires comme The Man Who Skied Down Everest (1972), récompensé par un oscar, ou The American Dreamer (1971), consacré à Dennis Hopper. Après avoir obtenu un rarissime assentiment du Kremlin, il a produit et coréalisé Pierre le Grand (Peter the Great, 1986), une série télévisée distinguée par un Emmy Award avec Maximilian Schell, Vanessa Redgrave et Laurence Olivier.
Le plus remarquable de sa trajectoire professionnelle, cependant, est peut-être sa longue collaboration avec Norman Mailer, une amitié artistique unique dans l'histoire de la littérature américaine. Durant près de trente-cinq ans, ils ont travaillé de concert à des livres parmi lesquels on citera Marilyn (1973), The Faith of Graffiti (1974), Oswald, un mystère américain (Oswald's Tale : An American Mystery 1995), Into the Mirror (2002) et Le Chant du bourreau (The Executioner's Song, 1979), pour lequel Mailer reçut le prix Pulitzer.
Se chargeant de la majeure partie de l'enquête, des interviews et des recherches à la base du Chant du bourreau, Schiller avait réussi à supplanter la vive concurrence journalistique en obtenant un accès exclusif au sujet du livre, Gary Gilmore. Par la suite, il allait produire et réaliser la minisérie télévisée relatant l'histoire de Gilmore, avec Tommy Lee Jones dans le rôle principal. De même, il a été capable de s'introduire dans la fameuse "Dream Team" d'avocats défendant O.
J. Simpson, et c'est avec cette approche de l'intérieur d'une affaire aussi fameuse qu'il a écrit (en collaboration avec James Willwerth) Tragédie américaine (American Tragedy), listé best-seller du New York Times. Après le décès de Norman Mailer en 2007, Lawrence Schiller a été nommé conseiller principal de l'Héritage Mailer. Il est également le cofondateur et président du Norman Mailer Center et de la maison d'écrivains Norman Mailer à Provincetown, dans le Massachusetts.
Consultant pour NBC News et pour les Studios Annie Leibovitz, il a donné de fréquentes contributions à The New Yorker, The Daily Beast et d'autres publications. Père de cinq enfants, grand-père à cinq reprises, Lawrence Schiller vit à New York et Los Angeles. Marilyn El moi est son onzième livre.