Roman intimiste et grand par la vastitude des espaces alpins évoqués, Les huit montagnes est un très beau texte d'apprentissage, d'amour de la nature et de (re)construction de soi.
Écrit largement autobiographique, on y lit la trace d'une réconciliation avec son passé (l'histoire du père qui fait chanceler l'histoire du gamin, ce père aimé et détesté en même temps, cet absent plus conquérant des alpages d'altitude que des attentes de son fils), voire de rédemption.
Pietro, 11 ans, habite Milan et se rend avec ses parents, l'été, dans le Val d'Aoste. Son père l'initie à
la marche d'altitude, mais lui, Pietro, préfère partager son amitié naissante avec Bruno (un garçon du village, pur produit montagnard, qui ressemble tant, par sa fougue et sa volonté, à ce qui reste de ce monde mourant). Courir les ruisseaux, découvrir les lieux secrets de la montagne, chaparder dans les bicoques abandonnées,...
Jusqu'à la séparation.
Vingt ans plus tard, il revient sur les traces de ce passé pour le dompter, l'assagir, et puis retrouver ce vieil ami.
Paolo Cognetti, en fin connaisseur de la montagne, nous la décrit, cette montagne, superbe, puissante mais en même temps austère, violente et froide. Il n'effleure pas les sensations, il ne les ignore pas non plus, l'écriture n'en fait pas trop, nous ne sommes ici ni dans le fantasme ni dans l'imagination, non, Cognetti saisit précisément tout ce qui fait de la montagne, la montagne.
Un touchant portrait d'un homme, vrai de ses faiblesses de ses errements et de sa beauté.
Profondément émouvant
J'ai absolument TOUT aimé dans ce roman ! Si vous n'avez pas encore découvert ce fabuleux récit, foncez sans hésiter !