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Comme tous les enfants nés en France après la deuxième guerre mondiale, j'appartiens à une classe d'âge nombreuse : celle du boom des naissances, celle du repeuplement, celle qui devra recréer les richesses et garantir une paix solide, celle qui devra réussir là où les générations précédentes ont échoué. Après les horreurs de la guerre l'espoir renaît à Toulouse grâce à ce sang neuf, grâce à ces jeunes souvent nés et élevés dans la pauvreté.
Je suis l'aînée d'une fratrie de six enfants et déjà, à l'école maternelle, la photo de classe trahit mon inquiétude en société en dévoilant mon sourire crispé. Déjà, visiblement, je ne connais pas l'insouciance. Pourtant je suis une enfant...