Une pure merveille !
Un roman d'une grande beauté, drôle, fin, extrêmement lumineux sur des sujets difficiles : la perte de
l'être aimé, la dureté de la vie et la tristesse qu'on barricade parfois... Elise franco-japonaise,
orpheline de sa maman veut poser LA question à son père et elle en trouvera le courage au fil des pages,
grâce au retour de sa grand-mère du japon, de sa rencontre avec son extravagante amie Stella..
Ensemble il ne diront plus Sayonara mais Mata Ne !
" Qui sait que ces couleurs sont celles du visage de ma femme disparue et aimée tendrement et regrettée éternellement ? Là où l'œil exercé voit...
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" Qui sait que ces couleurs sont celles du visage de ma femme disparue et aimée tendrement et regrettée éternellement ? Là où l'œil exercé voit un vert Véronèse, moi je sais qu'il s'agit du bleu des yeux de ma femme, mais d'un bleu en mouvement, ce n'est pas encore un vert, mais ce n'est plus vraiment un bleu, c'est un bleu en fuite, c'est le bleu des yeux de ma femme qui me trahit. Quel marchand de couleurs osera vendre un jour un tube de " Bleu des yeux de ma femme qui me trahit " ? " Un peintre de quatre-vingt-cinq ans, cloué par une appendicite, ouvre à son chirurgien un monde sur le point de disparaître, où l'on croise Dubuffet, Camus, Simone de Beauvoir, Nicolas de Staël, René Char, Braque, Music, Gischia. Le temps de quelques conversations, l'homme du pinceau et du couteau transmet à l'homme de l'art et du scalpel ce qu'il a de plus précieux : son œil. Que peut-on contre la mort ? Pas grand-chose, répond le chirurgien. Apprécier les couleurs de la vieillesse, répond le peintre. Et, si possible, finir en beauté.