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En 1962, Mack Reynolds imagine un monde où la guerre est conduite par les multinationales. Les gouvernements du monde ont été supplantés par de puissantes sociétés, et chacune de ces compagnies emploie sa propre armée, conduisant des opérations militaires contre ses rivales. Toutefois, afin d’éviter une guerre ruineuse entre l’Ouest et le monde soviétique, les forces en pré- sence sont contraintes d’utiliser exclusivement des armes en vigueur au XIXe siècle. Au milieu de ce monde ultra rigide partagé entre neuf castes (sous-inférieurs, semi-inférieurs, super-inférieurs, semi-moyens...), Joe Mauser est un mercenaire professionnel qui rêve de promotion et de guerre sans victime.
Mais la prochaine bataille sera décisive. Le mercenaire – d’abord publié sous forme de novella en 1962, puis développé en roman (Mercenary from Tomorrow, 1968) – offre une vision étonnante d’une humanité définitivement livrée aux appétits des multinationales, et où la guerre est à la fois un spectacle, un étendard idéologique et un ressort économique majeur. Dallas McCord « Mack » Reynolds (1917 – 1983) se fait connaître au lendemain de la seconde guerre mondiale en publiant dans les magazines et les Pulps.
Prenant le contre- pied d’une science-fiction largement dominée par le space opera aux accents belliqueux, Reynolds se singularise rapidement en abordant des thématiques plus sérieuses (enjeux économiques, manipulations politiques...). Extrêmement populaire aux États-Unis durant les années 1960 (notamment avec son personnage de Joe Mauser), Mack Reynolds reste encore à découvrir chez nous. « Dyschroniques » exhume des nouvelles de science-fiction ou d’anticipation, empruntées aux grands noms comme aux petits maîtres du genre, tous unis par une même attention à leur propre temps, un même génie visionnaire et un imaginaire sans limites.
À travers ces textes essentiels, se révèle le regard d’auteurs d’horizons et d’époques différents, interrogeant la marche du monde, l’état des sociétés et l’avenir de l’homme. Lorsque les futurs d’hier rencontrent notre présent...
quand des entreprises embauchent des mercenaires pour gagner des parts de marchés !!!
Zen, alors, je n’aurai jamais pensé que j’aurai aimé lire un livre ou du moins une nouvelle sur la vie d’un mercenaire et sur la préparation d’une guerre.
Cette nouvelle, éditée en 1962, nous raconte une société où les grandes entreprises pour conquérir de nouveaux marchés, font appel à de véritables armées et embauchent alors des mercenaires. Cette société « fictive » est très hiérarchisée. Joe, de classe intermédiaire, est un mercenaire et va se faire embaucher par le clan Haer qui va combattre le clan Cogswell, deux sociétés de transports. Tout est en place pour une bataille en bonne et due forme. Les deux clans embauchent des soldats, des commandants et préparent leurs armes, des observateurs internationaux, Soviets sont aussi là, pour veiller aux bonnes règles militaires.A l’écriture de cette nouvelle, nous étions en pleine guerre froide. Joe a un tour dans sa poche pour faire gagner le clan Haer, beaucoup plus faible que son adversaire et ainsi pouvoir accéder à un rang social supérieur et pourquoi pas à l’amour aussi. Eh oui, il y a aussi un côté romantique dans ce livre de guerre !!
J’ai lu quasiment d’une traite cette nouvelle : on s’attache aux différents personnages et il y a un discours politique, social intéressant. Avec un texte de genre, celui-ci sur la guerre, l’auteur arrive à distiller un discours sur la société et l’économie.
Ces livres peuvent être considérés comme des alertes face à l’évolution de nos sociétés. Certaines situations décrives comme fictives à l’époque sont aujourd’hui bien réelles. Ces textes sont vraiment prémonitoires.
Décidément, cette nouvelle collection me fait découvrir des auteurs que je n’aurai pas lus autrement.
J’aime beaucoup le format de l’édition et le type de caractère qui facilite la lecture, mais un peu hiatus pour ce texte où quelques fautes de frappe et de traduction se sont glissées dans certaines pages.