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Il suffit que l'hiver pointe son nez pour que Paris se transforme en patinoire géante et que les urgences se remplissent de fractures du col du fémur ou de tout ce qui est susceptible de se rompre en cas de chute. C'est ainsi que, pour dépanner un pote immobilisé par un plâtre, et dont le frère vient de mourir, Gabriel Lecouvreur prend la route de Colmar pour aller chercher quelques vieux souvenirs dans la maison familiale : deux ou trois albums photos et le nécessaire de couture du père maroquinier.
Mais est-ce bien tout ce que l'ami Alsacien souhaite que Gabriel découvre ? Car qui peut envoyer un Poulpe effectuer ce genre de mission - le défunt frère, ancien militaire, est passé de vie à trépas en se perforant le front avec une cloueuse pneumatique - sans se douter qu'il ne grattera pas, au moins un peu, derrière la superficielle couche des apparences...
Un poulpe très humain
Cette fois l’auteur endosse le personnage mythique du poulpe... C’est parce que son pote André est indisponible qu’il va être amené à enquêter. La vie est rude à Colmar mais pas au point qu’un ancien militaire … se suicide à coup de cloueuse pneumatique. Une fresque très réaliste de la survie dans les quartiers difficiles soumis à trop de petits trafics loin de la ville courue des touristes pour son quartier médiéval et ses maisons à colombages. A noter également une belle galerie de personnages avec une mention particulière pour le réalisme du portrait de l’éducateur spécialisé et son humanité.
Pour ceux qui ne connaissent pas le personnage du poulpe, sachez que nous le devons à Jean-Bernard Pouy qui a commis cette série de plus de deux cents ouvrages avec Gabriel Lecouvreur dit « le poulpe », personnage récurrent adepte de la bière et de la cuisine du terroir. Il n’est pas nécessaire d’avoir lu l’intégral pour apprécier à sa juste valeur.
Nick Gardel a su tirer partie de ce « cahier des charges » et fidèle à son style nous fait passer un très agréable moment de lecture et de divertissement.