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Sur Paris, ce jour froid de décembre où j’ai pris ma décision. Il n’était que cinq heures du soir, mais il faisait déjà nuit, comme là-bas. Sauf que, là-bas, c’était toute l’année que le soleil disparaissait entre cinq et six heures du soir. Un peu plus tard pendant les mois d’été, notre hiver métropolitain, mais si peu qu’il était difficile de se raconter qu’après tout on était bien en France, à Mururoa.
Je dois revenir sur cette époque lointaine. Parce que c’est aussi sur ma vie que la nuit tombe vite. Et que le moment est arrivé. De parler. De raconter. Et que c’est là-bas que tout a commencé. Muru, on disait alors, nous, les soldats du nucléaire. Etait-ce pour amadouer la chose monstrueuse, s’en faire une amie ? D’ailleurs, le vrai nom de l’atoll est Moruroa, pas Mururoa... »