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S'il y a un élève du collège que Mme Baker, la prof d'anglais, ne peut pas voir en peinture, c'est bien lui, Holling Hoodhood. Chaque mercredi, alors que la moitié de la classe de cinquième est dispensée de cours pour se rendre à la synagogue, et que l'autre moitié va au cathéchisme à l'église de la paroisse, Holling Hoodhood, qui n'est ni juif ni catholique, est le seul et unique élève à rester en cours avec Mme Baker.
Elle le lui fait payer. Cela fait plusieurs mercredis qu'il nettoie les tableaux, dépoussière les effaceurs, retire les toiles d'araignée, décrasse les fenêtres. Et voilà que Mme Baker s'est mis en tête de lui faire lire du Shakespeare ! Encore un stratagème pour le faire périr d'ennui. Pendant que Holling Hoodhood découvre La tempête et s'aperçoit que Mme Baker est moins mauvaise qu'elle n'en a l'air, l'histoire des Etats-Unis suit son cours.
Robert Kennedy se porte candidat à la présidence, la lutte pour les droits civiques prend de l'ampleur, la guerre du Vietnam fait rage... Nous sommes en 1968, et l'Amérique s'apprête à vivre l'une des années les plus violentes de son histoire.
Si je pouvais, je mettrais 6 étoiles!
Il y a des livres qu’on savoure, et dont on redoute la fin.
Celui-ci, véritable souffle d’air frais m’a plongée dans un état de bonheur parfait.
Savant dosage de réalisme, le contexte étant celui (difficile) de la guerre du Vietnam, de spontanéïté, d’humour, (Holling Hoodhood le maniant avec dextérité), de froideur et de sévérité, (Madame Baker ne se réduisant cependant pas à celà), ce roman dévoile peu à peu une richesse étonnante, de personnages, situations tragi-comiques, connaissances, (Ah ! Shakespeare !..) et émotions vives.
La construction du roman s’étend sur une année scolaire, ce qui permet de mesurer l’évolution des rapports (complexes!) entre les deux principaux protagonistes, mais aussi entre les élèves eux-mêmes, surtout le noyau d’amis gravitant autour de Holling.
S’en dégage une véritable affection du lecteur pour tout ce petit monde, tant ceux-ci sont pétris d’intérêt et de charme, avec une mention spéciale pour LA prof’ de français, abrupte, perspicace, patiente, humaine et finalement pleine de tendresse.
Pour mon troisième tête-à-tête avec lui, Gary D. Schmidt non seulement ne me déçois pas, mais me confirme son immense talent d’écrivain.