Inclassable, iconoclaste, hallucinant-halluciné, fou, bestial, métaphorique, inquiétant, très inquiétant, démesuré, excessif, vertigineux, séditieux, social, politique, funeste, enivrant, christique ... la liste pourrait s'allonger, s'allonger encore.
Un homme quitte un train dans une gare. Il lutte contre la tentation de vivre.
Deux hommes campent dans la forêt. Ils vivent.
La rencontre se fait étrange, on se regarde, on se demande ce que l'autre fait là.
S'ensuit une traque dans une nature sauvage, décor superbe d'un conte imprévisible.
S'ensuivent d'autres traques.
La
bouche pleine de terre, au-delà de son récit, bien au-delà, est de ces romans qui questionnent, ouvrent autant de portes qu'il est possible à la conscience d'en concevoir, dessinent des routes sur lesquelles circuler revient à marcher sur un lit de clous les yeux fiévreux rivés sur des ailleurs surgis de nulle part.
Car il y a tant de choses à lire, non pas entre les lignes, mais par-delà les lignes. Car le sens est une anguille qui nous échappe et nous revient. Car on ne peut pas, à la fin de la lecture de ce court roman, ne pas se demander : Nom d'un chien, c'était quoi ça ?!
Roman politique et psychologique d'où émanent les effluves funestes d'une société portée par la défiance, l'animosité, l'incompréhension et la folie des foules. Où l'individu individualisé s'égare de lui-même.
Un immense texte qui ne laisse pas indemne !
Une expérience unique
Jamais, à part chez Kafka, on n'avait traité le cheminement vers la mort avec une telle rigueur ; la rigueur des choses qui doivent s'accomplir : mécanique froide, imparable, angoissante. Pas un mot de trop.
Deux nouvelles bouleversantes sur l'emprise de la peur et de l'inconnu. Sur la fragilité de l'individu face à la puissance anonyme du monde. Sur la précarité et la beauté paradoxales de l'existence.
Une expérience – de lecture, de vie – unique.