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Tous nos livres d’occasion ont leurs propres histoires en plus d'en raconter une.
Cependant, un contrôle minutieux est effectué par nos équipes afin de vérifier qu’ils respectent notre charte de qualité. A savoir, des livres lus peu de fois pouvant présenter des traces d’usure ou de vieillissement, mais qui ne nuisent pas à la lecture.
La couverture et le dos peuvent présenter de petits défauts. Le papier avec le temps peut être jauni sans pour autant gêner la lecture. Toutes les pages sont présentes. Des livres à lire et relire encore et encore…
*Photo non contractuelle. L'édition livrée peut différer de celle commandée.
Les voies de Samuel et Samir se sont séparées il y a vingt ans. Un reportage Tv va encourager Samuel à retrouver Samir avec Nina, sa femme, au centre des retrouvailles.
Quand l'un connait la gloire et la réussite à New york, l'autre végète dans une banlieue nord de Paris. La réunion des 3 personnes va créer un cataclysme. Ensuite, les situations s'inversent pour les 3 protagonistes.
Beau roman sur la quête et l'importance de l'identité et des racines.
C'est de la rencontre entre ces trois univers que provient la déflagration de leurs vies : une rencontre, un souvenir, une désillusion. Trois destins liés par le mensonge, l'espoir et l'extravagance. Une oeuvre, riche, pleine et maitrisée, portée par une écriture ciselée et tendue qui révèle de l'auteur une étonnante capacité d'adaptation aux milieux qu'elle développe.
Une oeuvre étonnante et foisonnante à plus d'un titre, à découvrir pour les différents univers que développe l'auteur et pour sa jolie force d'écriture.
http://art-enciel.over-blog.com/2014/05/l-invention-de-nos-vies-de-karine-tuil.html
Après un début difficile, le temps de m'habituer au style de l'auteur, (beaucoup de slashs et des phrases très longues) je suis ensuite très vite rentrée dans la vie de Samir, Samuel et Nina. J'ai aime la complexité de leurs relations, j'ai vibre face a leurs décisions, bouilli devant le comportement de Samir, compati avec Nina. Le roman monte vraiment en puissance et prend un second souffle sans que le lecteur ne s'y attende. Les rôles sont tour a tour inverses au fil des pages pour un final inattendu.
Le roman de Karine Tuil fut une très belle expérience de lecture.
Sur les soixante premières pages, j’ai senti l’agacement face à ce style syncopé, brutal qui utilise les associations de synonymes séparés par des slashs, abuse des parenthèses, qui se veut exhaustif en ajoutant des notes en bas de page pour identifier le moindre personnage rencontré, qui hurle en majuscules, précise en italiques.
Ensuite avec les 200 pages suivantes, je cerne les personnages et la problématique. Samir Tahar, né musulman d’un mariage arrangé, veut absolument réussir. Il devient avocat, est
confronté à la discrimination à l’embauche et accepte une méprise d’un célèbre avocat parisien juif qui lui fait confiance. Il devient Sam ou plus exactement Samuel. S’en suivent le succès, l’installation aux États-Unis, le mariage avec Ruth Berg, la fille d’un richissime juif new-yorkais.
Face à lui, son ami Samuel Baron, vrai juif qui a pourtant renié cette appartenance suite à l’excès de son père adoptif,est éducateur social en banlieue. Il vit avec la belle et sensuelle Nina, un peu contrainte et forcée par la tentative de suicide de Samuel pour la garder suite à l’amour passionnel né entre Samir et Nina pendant qu’il était à Jérusalem pour l’enterrement de son père.
L’un vit dans le mensonge mais a le pouvoir et l’argent. L’autre n’a qu’une richesse, la beauté de Nina et il va pourtant dangereusement la pousser à revoir cet ancien ami pour vérifier qu’elle ne l’aime plus.
Et à ce moment, je me demande comment l’auteur va faire pour tenir encore 300 pages avec cette intrigue.
C’était sans compter sur le talent de Karine Tuil à jouer avec ses personnages, à disséquer les différents rapports de force entre les intervenants, à créer des histoires connexes. Elle attise ainsi le suspense mais aussi et surtout suscite la réflexion sur des sujets actuels, variés et souvent sulfureux.
Voilà comment l’auteur nous tient en haleine pendant encore trois cent pages. En traitant les sujets de la détermination à la naissance, la discrimination sociale, la vie des banlieues, l’endoctrinement, le terrorisme, les difficultés de la création littéraire, le puritanisme américain, le rôle des femmes, et j’en oublie sûrement.
Mais ne croyez pas que c’est un roman fourre-tout car tout cela est parfaitement intégré dans l’intrigue.
Et, je dois dire que Karine Tuil a su me surprendre jusqu’au dénouement avec une fin inattendue, cohérente et rédemptrice.
Un roman à ne pas manquer.
A New-York, Sam Tahar, célébrité du barreau d'origine française, représente un véritable symbole de réussite, une « success story » à lui tout seul. Il est marié avec Ruth, la fille de Rahm Berg, un richissime financier juif. Il a deux beaux enfants. Il roule sur l'or. Ayant défendu quelques causes aussi médiatisées que lucratives, il est le chouchou de la presse. Il collectionne maîtresses et aventures et mène la grande vie. Mais ce succès repose sur une imposture. Il s'est présenté comme étant juif alors qu'il est musulman pour pouvoir décrocher son premier poste dans
le cabinet de Pierre Levy, célèbre avocat parisien qui lui a mis le pied à l'étrier et qui est devenu son ami. L'ennui, c'est qu'il a usurpé l'identité et la biographie d'un autre ami, Samuel, éducateur et écrivain raté, lequel vit avec Nina, un amour de jeunesse de Samir, alias Sam. Un jour, Samuel et Nina lui donnent rendez-vous pour mettre les choses au clair et rien ne se passe comme prévu.
« L'invention de nos vies » commence comme un roman sentimental avec l'ultra classique trio mari-femme et amant avec un fond de réalité sociale très bien décrite. Sam Tahar est un ambitieux, prêt à tout pour réussir, même à s'inventer un personnage et une vie qui n'ont rien à voir avec la vérité et qui l'entraineront, à son corps défendant, vers des rivages insoupçonnés. La fin, qu'il ne faut bien entendu pas dévoiler, est très surprenante. Elle apporte un regain d'intérêt et comme une morale à une histoire qui sans elle, serait aussi plate que choquante. A elle seule, elle fait basculer l'intrigue vers le conte philosophique ou le drame social dans la lignée de ceux de Tom Wolfe. « Rien ne sert de mentir, on finit toujours par être rattrapé par ses mensonges », « Tel est pris qui croyait prendre » ou « Seule la vérité vous rendra libre », tels pourraient être les aphorismes illustrant le propos de ce livre intelligent et très agréable à lire qui aborde de nombreux thèmes comme l'identité réelle et supposée, le bonheur et la réussite matérielle, la vérité et le mensonge, la liberté et la sécurité ou l'amour et la fidélité. Les quatre personnages principaux sont très bien campés et plein d'humanité avec leurs forces et leur faiblesses, leurs zones d'ombre et de clarté. Karine Tuil, dispose d'une belle plume, mais pourquoi donc éprouve-t-elle le besoin de faire preuve d'originalité gratuite et inutile, en donnant en note de bas de page des détails sur des personnages secondaires qui n'intéressent personne et en abusant du slash, barre utilisée en lieu et place de la virgule, comme si le lecteur avait le choix entre trois ou quatre déclinaisons d'un terme ou d'une idée ? Ceci mis à part, une très bonne expérience de lecture.
Samir Tahar, Samuel Baron et Nina Roche se rencontrent sur les bancs de la fac alors que Samuel et Nina sont déjà en couple. Samir fils d'immigrés tunisiens n' a qu'une ambition réussir pour s'évader de son milieu. Samuel lui est un aspirant écrivain torturé quant à Nina c'est une superbe jeune femme dont les deux amis sont amoureux. Alors que Samuel doit se rendre à l'enterrement de ses parents, Samir en profite pour séduire Nina. A son retour Samuel récupère Nina en faisant une tentative de suicide. Samir, désespéré décide alors de s'éloigner?
Nous retrouvons nos personnages
quelques années plus tard. Samir a réussi, il mène une brillante carrière d'avocat à New York, a épouse la fille d'un richissime juif. Samuel et Nina sont toujours ensemble, Samuel a renoncé a ses rêves de gloire littéraire même s'il écrit toujours tout en étant travailleur social en banlieue et Nina est mannequin pour catalogue de supermarché. Un jour en lisant le Times, le couple découvre que la belle réussite de leur ancien ami repose sur un mensonge. En effet, Samir a changé de nom pour devenir Samuel, se fait passer pour juif et s'est emparé d'éléments de la vie de Samuel pour étayer son mensonge. Samuel décide de renouer contact avec son ancien ami pour le mettre face à sa tromperie.
Karine Tuil nous livre un superbe roman, porté par des personnages complexes. La spirale du mensonge, les compromissions pour réussir, la question de l'identité tous ces thèmes entre autres y sont traités avec brio. Un roman passionnant servi par une écriture vive, sans fioritures.
Ce roman a fait le buzz ici durant la rentrée littéraire et c'est donc naturellement que je me le suis procuré.
Premier roman de Karine Tuil pour ma part et j'ai bien aimé.
Les phrases sont souvent longues voire très longues et très riches. Parfois l'auteur abuse même un peu avec les fameux slashs comme précédemment abordés dans un commentaire.
L'histoire est plausible et relativement réaliste.
J'ai eu un peu de mal à me mettre dedans (surement du aux phrases trop longues du début du roman) mais ensuite cela se lit très rapidement et on a du mal a le lâcher.
Mensonge,
Illusion, Célébrité, Discrimination, Terrorisme, Amour, Rupture... les thèmes évoqués sont certes classiques mais joliment contés.
Je recommande la lecture de ce roman qui sera surement un beau succès
J'avais très envie de lire ce roman, même si le roman précédent de l'auteure ne m'avait pas emballée. Le point positif, c'est qu'on le lit sans trop souffrir, mais sans plaisir non plus. L'utilisation qu'elle fait des slashs m'a agacée, comme si elle refusait de faire un choix dans les mots, ce qui est le propre de l'écrivain. Il y a aussi des moments où elle préfère le slash alors qu'une virgule aurait tout à fait convenu, or je fais partie des amoureuses de la virgule. Ensuite, les notes de bas de pages, dans lesquelles elle donne quelques indications sur les personnages plus que secondaires du roman, en fait ceux qu'on ne croise qu'une fois, m'ont aussi agacée et j'ai arrêté de les lire. Dans un passage, elle utilise les lettres majuscules pour mettre en valeur certains mots, je n'ai pas aimé ça non plus. Je suis une vraie réac concernant l'écriture, ce roman m'aura au moins appris ça. Pourtant, les thèmes sont intéressants, celui du maghrébin qui ne peut réussir qu'en cachant ses origines (le problème c'est que changer comme ça, je n'y ai pas cru du tout) ou de l'assimilation à une communauté religieuse qui permet de ne plus se sentir seul. Et puis, le passage sur les femmes vieillissantes qui sont bonnes à jeter à la poubelle m'a complètement fait sortir de mes gonds. Elle y va avec ses gros sabots pour ses couplets moralisateurs.
Il y a des livres qui profitent d'une inespérée sélection pour un prix littéraire pour truster les premières places des Charts et enfin trouver leur public. Et il y ceux, qui dès leur sortie pendant la pré-ouverture estivale de la rentrée littéraire sortent déjà du lot. J'ai entendu parler de L'invention de nos vies de Karine Tuil bien avant sa sortie officiel le 21 août dernier. Le métier de libraire offre ce privilège de pouvoir découvrir les perles de la rentrée avant les autres. Et quand certains de ces libraires se muent en blogueur, le buzz n'est souvent pas très loin.
Résumé
de l'éditeur:
Sam Tahar semble tout avoir : la puissance et la gloire au barreau de New York, la fortune et la célébrité médiatique, un « beau mariage »… Mais sa réussite repose sur une imposture. Pour se fabriquer une autre identité en Amérique, il a emprunté les origines juives de son meilleur ami Samuel, écrivain raté qui sombre lentement dans une banlieue française sous tension. Vingt ans plus tôt, la sublime Nina était restée par pitié aux côtés du plus faible. Mais si c’était à refaire ?
À mi-vie, ces trois comètes se rencontrent à nouveau, et c’est la déflagration…
« Avec le mensonge on peut aller très loin, mais on ne peut jamais en revenir » dit un proverbe qu’illustre ce roman d’une puissance et d’une habileté hors du commun, où la petite histoire d’un triangle amoureux percute avec violence la grande Histoire de notre début de siècle.
Avant ce livre, je ne comprenais pas bien ce qu'était la puissance lorsque l'on parlait de littérature. Avec L'invention de nos vie, je comprends désormais mieux cette notion tant j'ai reçu de "claques" à sa lecture. En partant d'un triangle amoureux - dont l'on du mal à savoir qui gagne/perd vraiment: Samuel récupérant Nina (je vais en reparler) mais ne parvenant pas à se faire publier et englué dans une modeste carrière d'animateur social dans une banlieue difficile ou Sami(r) qui la perd mais réussit une formidable carrière d'avocat outre atlantique - Karine Tuil explore, avec une écriture à la serpe des thèmes aussi nombreux que le sacrifice/mensonge nécessaires à la réussite, les moteurs de l'inspiration littéraire, la condition de la femme sex-symbol, la concurrence victimaire entre Juifs/arabes, les rapports au sexe, à l'argent, dans ce qui devient une véritable chronique de notre société.
Karine Tuil est avec l'invention de nos vies, l'auteure de 9 romans. J'en ai donc aujourd'hui 8 à rattraper.
Rarement j'avais lu un roman avec des personnages si bien installés, si réels. Samuel, Sami(r)... et Nina qui hantera, comme les miennes, les nuits de nombreux lecteurs (lectrices ?), le livre refermé.
"Elle est objectivement la plus belle femme qu"il ait jamais vue, et c'est à chaque fois qu'il la regarde, fixement ou à la dérobée, la même sidération. Depuis qu'ils sont ensemble, il aurait dû s'habituer, on s'habitue à tout, mais pas à ça. C'est une grande brune aux yeux bordés de noir, aux traits fins, au corps charnu, plein. Elle a des fesses rondes et hautes, une cambrure très marquée, des jambes longues et étonnamment musclées pour une fille dont la principale activité physique est de courir dans les couloirs dur RER ou après son bus. Une femme don chaque geste électrise le moindre acte de la vie quotidienne. Regarde-la lire. Regarde-la travailler. L'observer au moment où elle entre dans une pièce ou traverse la rue est en soi une expérience érotique, non parce que Nina cherche à attirer les regards ou à se placer au centre des choses - elles est trop discrète pour cela et sans posture, sans ambiguïté - mais parce que cette plastique parfaite semble l'entraver. Elle n'est pas libre de ses mouvements ;elle ne peut pas lâcher ses cheveux, mettre un short, un débardeur un peu échancré et sortir prendre l'air. Si elle le fait, si elle investit les territoires de la spontanéité, de la sensualité, elle sera sifflée, abordée, draguée, matée, et pour une fille comme elle, aussi détachée des lois iniques de l'attraction, aussi indifférente aux rapports de séduction artificiels qu'ordonne la vie sociale, c'est insupportable. Visiblement, elle ne sait pas quoi faire de ce corps hypersexué qui aimante, magnétise, quoi qu'elle fasse, et la première pensée du prédateur qui la voit et perçoit son trouble est de la posséder. Avec un tel corps, on devrait fournir le mode d'emploi. Tant de beauté ça encage."
J'attends désormais avec une impatience rare, l'adaptation de L'invention de nos vies - je n'ai pas de doute sur le fait que l'inventions de nos vies deviendra très vite un film - avec la curiosité presque malsaine de savoir qui sera l'actrice choisie pour interpréter Nina.
Karine Tuil n'a pas eu le Goncourt. L'espérait-elle, tant certains auteurs le considèrent comme une malédiction ? Je n'en sais rien. Ce qui est sûr c'est qu'elle avait cette année deux défauts majeurs, le premier d'être une femme (lire l'article de Vanity Fair dans "liens") et le second de ne pas avoir écrit au moins une partie de son livre sur la première guerre mondiale (Le Goncourt 2013 a été décerné à Pierre Lemaitre pour Au revoir là-haut). Cela n’empêchera certainement pas à L'invention de nos vies un futur radieux dans les étals des librairies.
AL
http://blowawaydandelion.blogspot.fr/2013/11/linvention-de-nos-vies-de-karine-tuil.html
Après avoir vu l'auteure sur le plateau de l'émission "La grande Librairie" et de nombreux avis, la plupart positifs, dès que je l'ai vu à la médiathèque, je me suis décidé à le lire.
492 pages plus tard, j'avoue avoir été séduit par l'écriture de Karine Tuil et l'originalité du thème développé. Au carrefour de multiples sujets de civilisation actuels autour de l'identité, du triangle amoureux, la jalousie, des diversités culturelles, de la ségrégation à l'embauche, la structure et le fil conducteur de ce roman tiennent bien la route et le lecteur en haleine.
A la base
une amitié de jeunesse entre Samir Tahar, musulman, Samuel, juif et Nina. Très vite l'amitié se transformera en une rivalité entre les deux hommes et la fort belle Nina et cela est le nœud gordien de toute l'histoire, on est tenté de dire même que Nina, perdue entre les deux sera celle qui va perdre le plus à l'issue de ce livre.
Témoignage trouble de l'itinéraire professionnel des deux hommes, entre un jeune homme brillant en droit, un autre se rêvant écrivain de talent. Si le bagage intellectuel et les compétences devraient être autant d'outils d'une carrière internationale brillante, le nom et les racines arabe et musulmane de Samir vont être, à l'heure de l'entrée dans la vie professionnelle, une barrière réelle et ce n'est qu'en changeant son prénom par celui de son ami Samuel, aux consonances plus juives, qu'il va se retrouver embarqué dans la vie dorée et rêvée qu'il espérait, car propulsé par le cercle juif des affaires à Paris puis à New York et mu par une véritable capacité de travail de qualité. Bâtir toute sa vie sur un mensonge sans pouvoir s'en démettre et alors que Samir est adulé, marié avec l'héritière d'une des plus fortunées familles juives des USA ; la très belle Ruth, sa réussite et son mensonge reviennent à la face de Samuel et de Nina qui croupissent dans une relation amoureuse violente et conflictuelle tant la jalousie de Samuel est forte. Alors que l'on pourrait imaginer la mise en place d'un chantage, c'est la volonté d'en vouloir encore plus et de reconquérir Nina qui va marquer le début de la fin de l'impunité de Samir et sa famille originelle,une mère seule et un demi-frère au parcours délétère....
Alors que Nina s'improvise, femme et objet sexuel entretenue par Samir à New York, Samuel ayant perdu son repère avec Nina, plonge dans les tréfonds du désespoir pour enfin se consacre au livre qui va lui apporter célébrité et reconnaissance, sorte de revanche sur Samir.... qui entame lui une descente en enfer, non sur ses mensonges mais sur la faille de son demi-frère et va connaître tout l'aveuglement du système judiciaire américain.
N'attendez pas une happy end ni une fin classique mais au contraire une certaine morale et le constat que les vies rêvées bâties sur des mensonges, des orgueils démesurés, un aveuglement peuvent aussi être source de faillites ou de retour à la liberté, même mesurée et douloureuse.
Samir Tahar, quarante ans, a tout ce qu'il voulait : un job de rêve, une famille aimante, l'argent, la reconnaissance et l'admiration. Mais son bonheur repose sur un mensonge : pour en arriver là, il a pris l'identité de son meilleur ami, Samuel. Meilleur ami qui, à vingt ans, grâce au chantage, a réussi à garder près de lui, Nina, la femme qu'aimait et aime toujours Samir.
Vingt ans après, le passé refait surface ainsi que le triangle amoureux reliant Samir, Nina et Samuel mais, dans ce cas-là, le présent peut-il résister au passé ?
Avec un style vif et percutant, Karine Tuil
dissèque, bouscule les états d'âme et les sentiments de chacun des trois anciens amis et pose cette question : comment être soi-même quand notre identité, notre vie repose sur une imposture ?
Sam Tahar est un homme ambitieux et au sommet de la réussite. Avocat français, il s'impose au barreau de New York. Il est marié à une riche héritière juive et ils ont deux enfants. Il a beaucoup de succès auprès des femmes et collectionne les maîtresses. Cependant, son succès repose sur le mensonge et l’usurpation, parce qu'en vérité il s'appelle Samir et est musulman. Il s'est inspiré de l'histoire familiale de son ami de jeunesse Samuel pour bâtir le passé qu'il affiche au monde. Mais peut-on bâtir son présent en reniant son identité? Peut-on demeurer au sommet en mentant
à profusion ou est-ce que la chute vertigineuse guette inexorablement ?
On assiste aussi à un triangle amoureux entre Samir, Samuel et Nina qui se sont connus 20 ans plus tôt sur les bancs de l'université... Samir finira par récupérer Nina qui lui avait préféré Samuel à l'époque parce que ce dernier avait fait une tentative de suicide. Elle deviendra la maîtresse attitrée de Samir et aura l'impression d'accéder enfin à la vie qu'elle mérite... Mais peut-on rattraper le passé? Peut-on jamais être sûr d'avoir fait le bon choix?
Au départ, j'ai été perturbée par les phrases très longues, hachées, parsemées de nombreuses virgules, mais au fil de la lecture j'y ai finalement adhéré... J'ai aimé cette intrigue haletante, sans temps mort, doublée d’une analyse sur la société contemporaine.
Au départ il y a une amitié entre deux jeunes hommes et une fille, tous trois se sont connus sur les bancs de Sciences-Po. Évidemment il y aura un jeu amoureux : qui des deux, l’un nanti mais au bord du gouffre et l’autre défavorisé mais voulant avoir le monde à ses pieds aura les faveurs de la belle Nina ? Des années plus tard nous retrouvons nos trois protagonistes, certains ont accompli leurs rêves, d’autres ont raté le chemin…mais quand la réussite nait d’un mensonge, les lignes bougent trop pour que l’amitié résiste…
C’est le roman de « l’effet papillon »,
de l’âge adulte ; celui qui fait se retourner sur son passé, quand on se rend compte que les chemins de traverses ne sont pas forcément les bons mais qu’il est trop tard pour en changer. Un roman magistral, d’une grande finesse dans l’analyse des personnages. Karine Tuil nous offre un des grands livres de cette rentrée.
identité
Samir Tahar pour échapper à la discrimination lorsque il finit ses études d'avocat transforme son prénom; il devient Samuel Tahar et endosse l'identité et l'histoire de son ami Samuel Baron. De musulman il devient juif et peu à peu va conquérir les plus hautes sphères du milieu des grands cabinets d'avocats New yorkais jusqu'à épouser la fille du grand Rahm Berg, l'une des plus grosses fortunes des Etats-unis, jusqu'au jour où... tout bascule. Roman sur l'usurpation, le mensonge, la fuite en avant. Passionnant!