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Dans L'Homme-joie, composé de quinze récits, Christian Bobin raconte la soif, un jour de grande chaleur, pendant une promenade harassante en colonie de vacances, ce bagne joyeux . Une fontaine apparaît soudain et l'enfant se jette sous la gueule du lion d'où jaillit l'eau fraîche. L'eau fila dans mon corps jusqu'au coeur, où elle éteignit le feu de l'abandon qui le ravageait , écrit-il. Ainsi va-t-il, droit à l'essentiel, par le chemin le plus simple qui mène à l'âme Voici un livre superbe, qui pourrait servir d'antidote à la morosité ambiante.
Christian Bobin est un écrivain qu'aucune étiquette ne peut enfermer. Comment voulez-vous rendre compte des livres d'un homme qui, dès l'exergue, propose ceci : "Ecrire, c'est dessiner une porte sur un mur infranchissable, et puis l'ouvrir" ? Il y a une magie Bobin. Elle est faite de détails infimes, de mots choisis avec extrême attention, de sourires et de rires malgré la noirceur, malgré la mort...
Revue de presse - "Bob
A la plus vive que vive
Quel moment de plaisir de ce livre !!! C’est du miel qui coulait dans mes veines, un nectar qui arrosait mon âme.
Première phrase manuscrite : « Ecrire c’est dessiner une porte sur un mur infranchissable, et puis l’ouvrir ». J’ai ouvert la porte et je suis entrée dans un jardin merveilleux où une marguerite vaut mieux que toute philosophie, où un oiseau est aussi simplement vêtu d’or qu’un poème. La poésie ou transpire l’amour lorsqu’il parle de la femme aimée et perdue : « Je ne peux pas te parler du mimosa puisque tu n’es plus là. Mais le mimosa, lui, me parle très bien de toi : tout ce qui est délicat a traversé le pays des morts avant de nous atteindre. Au milieu de ce livre, les pages bleues d’un amour si grand, si intense. »
Lorsqu’il parle de Goude, on sent ses doigts frémir. Lorsqu’il nous raconte son père et ses voisins d’infortune, quelle belle façon de parler de sa maladie et de son amour.
En plus de son amour pour la femme aimée et perdue, Christian Bobin nous fait l’éloge de l’amour de la vie, l’amour des autres. Il nous parle de toutes ces petites choses qui sont pour lui des miracles et qu’il nous transmet. Les petits miracles du quotidien font les ruisseaux d’or pur du bonheur.
L’homme-joie m’a transformée en femme-radieuse. Quel plaisir j’ai pris à cette lecture, j’étais au pays enchanté. Christian Bobin a une grande force : il aime la vie et nous le fait partager.
La dernière phrase, toujours manuscrite : « J’ai rêvé d’un livre qu’on ouvrirait comme on pousse la grille d’un jardin abandonné ». La porte que j’ai ouverte en commençant « l’homme-joie » m’a amenée dans son jardin merveilleux.
Oui, vraiment un très grand coup de cœur.