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C'est un malheur très répandu : on passe sa vie au travail. On cohabite, on s'évite, on s'épie, on se désire. Norbert, directeur commercial solitaire et ambitieux, Agathe, secrétaire paresseuse mais débrouillarde, Ludivine, stagiaire énigmatique et tourmentée, sont voués à faire bureau commun. Leur vie ronronne, sur fond de crise économique. Un jour, survient un client américain qui suscite toutes les convoitises.
Et voilà que les places financières du monde entier semblent s'enflammer. Christophe Carlier, drôle et féroce, brosse une comédie virevoltante. Des êtres ordinaires sont soudain bousculés par un vent de folie, attisé par le grand bavardage médiatique. Un conte urbain où les aléas du coeur épousent le rythme erratique des places financières !
Plus drôle que le titre !
Christophe Carlier abandonne le polar romantique (oui, ça existe, lisez "l'assassin à la pomme verte") pour la comédie mordante. Par contre il n'a pas renoncé à son regard ironique sur le monde d'aujourd'hui, ses petits travers, ses nouvelles addictions. Il émaille son récit de petits détails piquants qui donnent à cette histoire, un peu conventionnelle, un regard décalé très agréable. Moins profond sans doute que son premier roman, celui-ci se place dans une veine gentiment humoristique dans lequel on peut bien entendu trouver une jolie critique du business froid et inhumain qui règne dans les entreprises. J'ai bien voulu y voir, en filigrane, un petit plaidoyer pour la résistance au travail, aux leçons prémâchées des écoles de commerce et contre le jeunisme dans la société actuelle .
Agréable à lire, toujours bien écrit, Christophe Carlier confirme ici son talent de romancier. Il a un regard intéressant sur nos vies quotidiennes qu'il transporte dans une histoire rigolote mais pas très originale. Après son formidable premier roman, on pouvait en attendre plus mais, tel qu'il est, et malgré son titre un peu rebutant, "L'euphorie des places de marché" m'a fait passer un agréable moment, sourire aux lèvres. Qui dit mieux en ce moment de sinistrose générale ?