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Voici la première étude exhaustive sur l'attitude de l'Eglise
catholique face à la persécution des Juifs de France entre 1940
et 1944. Une recherche fondée sur l'exploitation de documents
inédits: fonds de congrégations religieuses, correspondances
privées, archives épiscopales, dont les notes intimes du
cardinal Suhard, archevêque de Paris sous l'Occupation...
Sylvie Bernay montre que l'Eglise, contrairement à une idée
reçue, se montre très réservée face à l'application des
premières mesures antijuives.
Son rejet des persécutions éclate
au grand jour lors des rafles de l'été 1942, marqué par la
protestation des évêques contre un régime de plus en plus
compromis dans la mise en oeuvre de la "Solution finale". Les
documents découverts révèlent que les protestations des
évêques de la zone libre ont été concertées avec le Vatican.
Sylvie Bernay décrit pour la première fois les moyens
employés par le Saint-Siège et l'épiscopat français pour
empêcher la reprise des grandes rafles à l'automne 1942 et
protéger les persécutés.
Une typologie des sauvetages montre
aussi comment se sont formés sept "diocèses refuges" en zone
sud, autour du cardinal Gerlier et des évêques qui encouragent
le placement des personnes dans les congrégations religieuses.
Une somme magistrale qui invite à repenser le rôle de l'Eglise
sous l'Occupation.