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Ce livre appartient à la catégorie des ouvrages que l'on désigne
sous le nom de manuels de l'oreiller ou, encore, d'images de
printemps. Ces volumes veulent introduire le lecteur aux
arcanes de l'amour physique en enseignant par le texte et
l'image. L'Aube au printemps prend comme référence les
Notes de chevet de Sei Shônagon, une dame de cour du XIe
siècle, en s'appliquant à les détourner.
Sei tentait, à travers des
énumérations, de faire jaillir la poésie du monde : "Choses qui
réjouissent le cœur", "Choses qui doivent être courtes", etc.
L'auteur anonyme de L'Aube au printemps applique ce modèle
au jeu des corps dans l'amour : "Choses dont c'est le plaisir
qu'elles soient de bonne taille", "Choses passées dont on se dit
: c'était si bon !". Son dessein est manifestement de mettre en
dérision l'oeuvre qu'il parodie.
Mais, à le lire, on découvrira
que le schéma imposé par Sei Shônagon fonctionne aussi, et
très bien, pour les effrois du coeur quand la passion s'empare
des corps.