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Automne 2014, un manifestant est tué par une grenade lancée par un gendarme à Sivens. L’armement de la police fait, pour la première fois, la une de l’actualité. Loin de susciter de réactions à la hauteur, ce drame est l’occasion pour le pouvoir de renforcer ses stratégies de maintien de l’ordre en faisant interdire et réprimer implacablement les mobilisations qui suivent. La mort de Rémi Fraisse n’est ni une « bavure «, ni un accident.
Elle est le produit d’une logique structurelle, qui s’inscrit dans un processus d’impunité généralisée et de militarisation de la police en germe depuis deux décennies. Sur fond d’hégémonie culturelle des idées sécuritaires, la police française se dote de nouvelles armes sous l’impulsion des gouvernements successifs : taser, grenades, flashballs, LBD. On tire à nouveau sur la foule. D’abord expérimentées dans les quartiers périphériques, puis contre les mobilisations incontrôlables, les armes de la police s’imposent aujourd’hui potentiellement contre tous.
« En blesser un pour en terroriser mille », telle est la doctrine des armes de la police. Cet essai passe en revue l’armement de la police pour comprendre ce que les armes disent de notre temps, quelles sont les logiques politiques qu’elles suggèrent, au-delà des spécificités françaises d’un maintien de l’ordre présenté comme irréprochable.
De la répression policière en démocratie
[débat]
L'auteur de ce petit essai a lui-même été éborgné par un tir de flash-ball lors d'une manifestation.
Ce n'est pourtant pas son témoignage de victime qu'il propose, mais bien une étude sur la militarisation des polices et notamment françaises.
Il en profite pour mettre à jour les agissements répressifs des gouvernements qui se sont succédés pour ajouter leur pièce à cette course à l'armement et au tout- sécuritaire (le dernier cas de figure, propose-t-il, serait l’état d’urgence décrété en novembre 2015).
En filigrane la question se pose de savoir si la militarisation de la police est bien moins la conséquence de la violence urbaine qu’elle n'en est la cause...
Le débat est ouvert.