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Orpheline à douze ans, Justine est expulsée du couvent et jetée à la rue avec sa soeur Juliette, qui choisit de se livrer à la prostitution. Elle, au contraire, assiégée par la turpitude et la cruauté des hommes, lutte pour défendre sa vertu. Accusée des pires méfaits, chassée par les chiens de l'odieux comte de Bressac, captive de moines lubriques, enlevée par des bandits, poursuivie par un juge débauché...
Aucun outrage, ni fouet ni viol, ne sera épargné à sa moralité. Entre conte voltairien et roman libertin, Justine ou les malheurs de la vertu, écrit à la Bastille en 1788, est le premier ouvrage que le marquis de Sade, libéré à la faveur de la Révolution, voit paraître de son vivant en 1791. Il ne cessera ensuite de l'enrichir de scènes toujours plus scandaleuses, sous couvert de nobles desseins : "Malheurs à ceux qu'auront enflammés ces tableaux, avait-il prévenu, mais qu'on ne nous accuse pas : il est une sorte de corruption qui empoisonne tout et même la vertu qu'on lui présente".
Avertissement : je dis un peu la fin
Je ne suis pas un inconditionnel de Sade mais ce livre là comme Bouvard et Pécuchet de Flaubert revient régulièrement à ma mémoire pour sa très grande originalité et son déroulement plus que surprenant. Son héroïne aussi, Justine... Cette fille qui passe par toutes les formes d'outrage et de lubricité les plus courantes et les plus variées mais qui ne change pas, qui ne change jamais, reste vierge corps et âme comme si rien ne c'était passé, une candide que l'expérience n’atteint pas. Et puis désolé mais il y a aussi cette fin exceptionnelle qui pour moi est l'une des plus surprenantes et des plus originales qu'il m'a été donné de lire : mourir foudroyé d'un coup d'un seul sur sa terrasse, the end ! A l'heure où Grey mène le bal, un bal un peu mou et très peu original, un classique pourquoi pas... et seul aussi, pourquoi pas, loin de cette rumeur creuse.