En cours de chargement...
Rejetant la douce nature rousseauiste, Sade dévoile le mal qui est en nous et dans la vie.
La vertueuse Justine fait la confidence de ses malheurs et demeure jusque dans les plus scabreux détails l'incarnation de la vertu.
Apologie du crime, de la liberté des corps comme des esprits, de la cruauté " extrême sensibilité des organes connue seulement des êtres délicats ", l'œuvre du marquis de Sade étonne ou scandalise.
" Elle paraît bien n'être, dit Klossowski, qu'un seul cri désespéré, lancé à l'image de la virginité inaccessible, cri enveloppé et comme enchâssé dans un cantique de blasphèmes.
"
C'est aussi une œuvre d'une poésie délirante et pleine d'humour noir.
Avertissement : je dis un peu la fin
Je ne suis pas un inconditionnel de Sade mais ce livre là comme Bouvard et Pécuchet de Flaubert revient régulièrement à ma mémoire pour sa très grande originalité et son déroulement plus que surprenant. Son héroïne aussi, Justine... Cette fille qui passe par toutes les formes d'outrage et de lubricité les plus courantes et les plus variées mais qui ne change pas, qui ne change jamais, reste vierge corps et âme comme si rien ne c'était passé, une candide que l'expérience n’atteint pas. Et puis désolé mais il y a aussi cette fin exceptionnelle qui pour moi est l'une des plus surprenantes et des plus originales qu'il m'a été donné de lire : mourir foudroyé d'un coup d'un seul sur sa terrasse, the end ! A l'heure où Grey mène le bal, un bal un peu mou et très peu original, un classique pourquoi pas... et seul aussi, pourquoi pas, loin de cette rumeur creuse.