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Ces journaux intimes ont en commun d'avoir été écrits en
japonais au XIe siècle par des femmes, et valurent à leurs
auteurs une gloire considérable qui fait encore d'eux
aujourd'hui des chefs-d'oeuvre de la littérature mondiale. Le
journal de Murasaki Shikibu, qui écrivit les deux mille pages
du Dit du Genji, n'a trait qu'à quelques années de sa vie ; celui
d'Izumi Shikibu ne concerne qu'un épisode de la sienne, mais
le Journal de Sarashina, commencé à douze ans, ne fut achevé
que lorsque son auteur atteignit l'âge de cinquante ans.
Croquis d'éphémères plaisirs, du temps qui passe, descriptions
de livres lus, d'endroits visités, de souvenirs, de rêves et de
soliloques sur la vie et sur la mort qui versent au coeur du
lecteur un émerveillement sans cesse renouvelé devant ce
monde de poésie et de raffinement singulièrement émouvant.