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"Le Dit du Genji", ce grand classique de la littérature universelle dont Borges disait qu'il n'a jamais été égalé, fut écrit au début du onzième siècle par dame Murasaki, une aristocrate qui vécut à la cour impériale de Heian-kyô (l'actuelle Kyôto). Cependant, écrit René Sieffert qui a travaillé à sa traduction près de vingt ans, "pas un instant je n'ai eu le sentiment d'un véritable dépaysement, ni dans le temps ni dans l'espace, mais au contraire me hantait l'impression constante d'être engagé dans une aventure mentale étonnamment moderne.
Il m'a semblé découvrir des situations, des analyses, des dialogues qui pouvaient avoir été imaginés hier, si ce n'est demain." Ce "roman-fleuve", qui retrace le destin politique et la riche vie amoureuse d'un prince, le Genji, vaut autant par la vigueur de la narration que par l'évocation d'un climat, une atmosphère, un état d'âme, les accords d'une cithare ou le parfum d'un prunier en fleur - illustration parfaite de l'impermanence de ce monde et de la vanité ultime de toute entreprise humaine.
Un livre magique
Un livre de presque 1500 pages, un grand nombre de personnages désignés non par leur patronyme mais par leur grade qui évolue en fonction de leur carrière ... voila qui pourrait décourager certains lecteurs ! Cependant, il faut persister, entrer dans cette atmosphère si particulière et se laisser porter par l'histoire, la poésie, les sensations de ce classique de la littérature japonaise écrit au tout début du XIème siècle.
Une lecture que je recommande vivement à ceux qui savent prendre le temps.