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La nuit se profile, étoffe épaisse et chatoyante, ourlée d'un contact soyeux et mystérieux, bordant de son empreinte douce, les buissons à peine endormis, la lisière de la forêt immobile, la surface du lac apaisé et candide, étouffant le bruissement furtif des ailes des oiseaux qui se referment subrepticement. Tandis que dans le ciel couleur d'ébène, les étoiles se rassemblent en constellations géométriques, d'une infinie beauté exquise.
Elles scintillent de mille feux légers et intermittents, perçant la nuit danse, de lumière blanche, douce et argentée. Tout devient réceptif au doux sommeil déversé par un marchand d'étoilés, généreux et prodigue, qui saupoudre de sa baguette magique, des millions de paillettes phosphorescentes et luminescentes. Elles retombent en poussières lumineuses, s'allumant tour à tour, déposant une lumière scintillante, brillant de mille feux.
Je n'ai pas sommeil, je sais qu'une longue veille m'attend, alors, j'écoute le silence tout autour de moi, tandis que dans le lointain, un chien aboie douloureusement et que quelques oiseaux facétieux pépient encore... La nuit prend possession des êtres et des choses, mais ne m'atteint pas encore. A travers ses souvenirs, ses joies, ses peines, l'auteure se livre au lecteur en toute gratitude et, livre avec poésie, le bilan d'une vie accomplie.
Feu d'artifice stylistique
Comme Jean-Jacques Rousseau, l’auteure Marylène HALIMI est en parfaite osmose avec la nature. Nourrie de littérature, l’esprit romanesque et ô combien imaginative, elle aime à peupler les forêts d’elfes et de licornes. Les lieux lui rappellent des romans lus, et inversement des romans déterminent ses envies de voyage. L’auteure est littéralement habitée par la littérature. La description qu’elle fait des fleurs, des arbres et des oiseaux révèle non seulement une incroyable connaissance, mais également la richesse du vocabulaire de cette auteure, maniant la langue de Molière à la perfection. Pendant toute la lecture du roman, je n’ai eu de cesse de m’extasier devant un feu d’artifice jubilatoire stylistique. Si le livre se dévore littéralement, nous découvrons l’auteure, une femme d’une sensibilité à fleur de peau et amoureuse de la vie malgré les drames vécus. La nature agit sur Marylène HALIMI comme la madeleine de Proust. Les souvenirs reviennent à sa mémoire, et l’auteure a l’art et la manière de les exprimer de manière très réaliste. Tous nos 5 sens sont sollicités ! Quand elle évoque le chocolat dont elle est gourmande, elle nous fait saliver d’envie. Quand elle parle de l’humus, chaque page sent cette odeur. Quand elle nous décrit le chant des oiseaux, le lecteur croit les entendre. Quand elle se remémore le fait de marcher en été sur le sable chaud d’une plage, nous sommes nous aussi en vacances et traversés par les mêmes sensations. Bien sûr, comme tout un chacun, l’auteure a l’angoisse du temps qui passe. Elle a pleinement conscience que c’est sa vie même qui s’échappe lorsque sa mémoire commence à la trahir et que ses souvenirs s’estompent. Mais l’auteure est foncièrement optimiste, elle s’efforce à ne pas faire coïncider souvenirs et remords. Ainsi, regardant vers l’avenir, elle se tourne résolument sur tout ce qu’il lui reste à découvrir encore de la vie, comme se rendre en Islande et lire de nouveaux auteurs. Par ailleurs, cerise sur le gâteau, l’auteure n’est pas dépourvue d’humour. Ainsi, la description du mangeur de pâtes italien à Venise est irrésistible. Le roman est émaillé de textes de poèmes, de chansons et de descriptions des romans que l’auteure a aimés. Que dire de ce roman ? À lire absolument !