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" Les hommes avaient l'air vivants, forts, taillés dans une matière crédible. J'allais vers eux pour la transfusion : ils me prêteraient un peu de leur vie, un peu de leur vraissemblance. Ils m'aimaient à leur manière, ils en avaient les larmes aux yeux, mais ils ne pouvaient rien pour moi et s'en allaient faire des enfants ailleurs. " Résultat : si elle compte ses amants sur ses doigts, il lui manque une bonne douzaine de mains.
Et maintenant, ils sont tous là, épinglés comme des papillons de nuit-ceux d'un jour, ceux d'un été. Sans tricher, elle cherche les traces de leur passage, les éblouissements, les stupeurs inexpliquées, les détresses navrantes- il n'y a pas que du grandiose. Et à travers ces porte d'hommes barbouillés d'affection, de rigolade ou de cyanure, c'est l'image d'une femme qui se dessine.