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Remarquable est la proximité unique, dans le XXe siècle poétique, entre l’oeuvre de Giacometti et
la poésie. Parce que le travail de Giacometti à la fois provoque l’écriture et se dérobe à sa prise,
il exerce sur elle un ascendant qui la place sous très haute tension. Cet essai se concentre sur
trois poètes de L’Éphémère : Celan, Dupin, Bonnefoy. Giacometti est un aimant qui réunit leurs
oeuvres.
Mais, au-delà de ce triangle central, l’exploration s’ouvre aussi sur d’autres poètes qui,
de Breton à Genet, de Char à Ponge et à du Bouchet, ont interrogé l’oeuvre de Giacometti. La
formule de Saint Bernard à vocation heuristique, « Si tu veux voir, écoute », qui met en tension le
« voir » et l’« écoute », permet de porter le « voir » à un maximum d’intensité et de poser autrement
la question des rapports entre la poésie et les arts visuels.
Que se passe-t-il quand la poésie, devant
la peinture ou la sculpture, tend l’oreille ? La formule cistercienne « Si tu veux voir, écoute » peut
se lire comme l’un des paradigmes de l’approche de Giacometti par les poètes, voire comme l’un
des paradigmes de l’approche des arts visuels par la poésie moderne.