Une pure merveille !
Un roman d'une grande beauté, drôle, fin, extrêmement lumineux sur des sujets difficiles : la perte de
l'être aimé, la dureté de la vie et la tristesse qu'on barricade parfois... Elise franco-japonaise,
orpheline de sa maman veut poser LA question à son père et elle en trouvera le courage au fil des pages,
grâce au retour de sa grand-mère du japon, de sa rencontre avec son extravagante amie Stella..
Ensemble il ne diront plus Sayonara mais Mata Ne !
Combien de gens qui m'étaient familiers ont disparu à jamais ?
- Par où va-t-on quand on meurt ?...
- Par le petit chemin... Tu vois, celui qui passe...
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Combien de gens qui m'étaient familiers ont disparu à jamais ?
- Par où va-t-on quand on meurt ?...
- Par le petit chemin... Tu vois, celui qui passe derrière les chênes-lièges...
- Celui où y a des vipères, monsieur ?...
L'étranger qui passe près de l'enfant ne répond pas. Sa gandoura blanche est faite de vapeur, le son de ses mots est léger, léger...
- Dites, monsieur, c'est par là qu'il est passé mon papa ?... Par le chemin des chênes-lièges ?...
L'enfant parle tout seul. Il joue avec une vieille boîte de sauce tomate. Il trace des signes que le vent disperse ; le sable est un tableau. Il est habillé d'un short taché de poussière et de cambouis. Il porte un tricot de peau, une casquette. Près de lui : un vélo. Dans sa poche : un harmonica. Il sort l'instrument chromé, souffle quelques notes au hasard, puis le replace dans sa poche. Le voilà maintenant qui tente de monter sur le vélo. Depuis quelques heures, le vélo et l'harmonica sont à lui. Ces objets lui appartiennent, car ici presque tout le monde est mort.
"... Un texte splendide : comment un corps de dix ans rencontre l'Histoire, regarde la mort s'abattre sur son père, ses amis d'école, ses voisins... On ne peut pas ne pas penser à Albert Cohen apprenant à dix ans sur le vieux port de Marseille, " grâce à un camelot ", qu'il est juif... " (Jean-Louis Hourdin)