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Tristan est prisonnier du temps. Hélène a besoin d'espace. Leurs axes ne font que se croiser. Alors Hélène quitte Tristan. Lui est cadre spécialisé dans les commémorations. Célébration du passé collectif et invasion irrésistible du passé intime : il a une conscience maladive du temps qui l'empêche de vivre. Elle, c'est la vie qui s'en va, qui rajeunit toujours, qui échappe aux repères, qui s'évade d'elle-même.
Elle part sur les routes avec Etienne et son camion de déménagement, pour mener une existence rêveuse. D'une célébration à l'autre, de Diên Biên Phu à Auschwitz, Tristan construit ses monuments du souvenir. Il décroche peu à peu. Dégringole. Ephémère, transparente, Hélène palpite et danse jusqu'à la dispersion de ses affaires, de ses traces, disponible jusqu'à l'effacement. Distancés par la vie, au moment de disparaître, ils peuvent se retrouver dans l'intimité de l'écriture, une écriture singulière, enveloppante, dont la musicalité mue le temps en tempo.