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Tôt levé, plume en main, le seuil m'ouvre les cieux En contemplation : Comme une longue traîne Une vapeur descend, enveloppe la chaîne Y fixant de longs rais pour m'iriser les yeux Je me repais des sons de l'aube aux mille feux Quand le soleil renaît et réveille la plaine En léchant les coteaux et la vigne et le chêne Sur les couplets du merle et du ru rocailleux Le temps semble sorti d'un rêve polychrome, Immense est le décor, Béa n'est économe Déposant sans compter ses couleurs aux prés verts Un rose suit le mauve et le bleu comme un baume La vue emplit, laissant la nuit à son royaume Lasse d'avoir veillé d'un oeil sur l'univers