Don Carpenter est un écrivain merveilleux, Don Carpenter était copain avec Richard Brautigan.
Avec toute sa tendresse et son humanisme habituels, Don Carpenter explore l'existence, arpente les chemins sinueux que l'on se doit de parcourir afin de se découvrir.
Car rien n'est facile, la réalité est brusque, la société n'est pas du genre à faire de cadeaux.
Le texte porté par une voix lumineuse rend plus acceptable la rugosité et l'animosité de la vie qui n'épargne personne. Tout, ici, se fait plus doux, tout se fait plus limpide.
Car Don Carpenter aime ses personnages quels
qu'ils soient, quoi qu'ils fassent, quels que soient leurs destins et leurs actes. Et cet amour vous traverse, vous transperce sans que jamais ne vienne cette petite voix dire : non, je ne vois pas de quoi on parle.
Et rien que pour ça, on ne peut qu'en saluer le salutaire.
Un livre au goût d'être et de devenir. Un livre au goût de lumière et d'ombres.
Un livre bouleversant qu'on ne peut que poser sur sa table de chevet et se dire qu'on le relira sans doute.
Un récit social et psychologique fort
Don Carpenter se plaît à ciseler les laissés-pour-compte et les personnages en décalage avec la société. Après son sublime roman Sale temps pour les braves, il dépeint la réintégration dans le monde de Semple, être ni totalement fou, ni idiot, après un long passage en asile psychiatrique. Au fur et à mesure du récit, l'intrigue explore son adaptation dans le monde du travail, les rencontres marquantes de ses années lycées... jusqu'au jour où il recroise un ancien camarade. Un récit social et psychologique fort qui nous amène petit à petit à comprendre les raisons de son internement. C'est un auteur qui subjugue par la force et la justesse des portraits qu'il dresse, la rudesse de la réalité qu'il aborde et la finesse de son écriture sombre et splendide.