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Grasse 194... École Carnot, exemplairement laïque et IIIe Républicaine. Les chères têtes brunes - on est dans le Midi - apprennent ici l'Ancien Beuaba : subtilités du Kikeukoidon, Levers de Rois spécialement étiquetés pour Grands Emperruqués de la Cour, trains qui se croisent sans jamais de bombes sur les rails, départements et Empire Français. En plus - faudrait dire " en moins " - à l'Ecole Carnot c'est comme sur les stades : on fait pas de politique, tout juste un peu d'Instruction Civique et de Morale Générale grâce aux Fables de la Fontaine.
Après l'Ecole, c'est le Collège Municipal de l'Avenue Sainte Lorette. Les chères têtes brunes susdites - le très peu qu'il en reste - sont invitées par les Honoris-Causette secondaires à cueillir dès aujourd'hui les Roses Deulavie, à aimer le luxe et même la mollesse voltairienne, à méditer, avec Phèdre de Monsieur Racine sur le rôle exact des Congés Payés pour les domestiques ou avec René Descartes sur l'utilité de la Philosophie de Formule I et à pratiquer, à l'instar de Victor Hugo, la charité visionnaire cosmique et poétique envers les Mendiants.
C'est dire combien se prépare sourdement à l'Ecole de ce temps-là, malgré le profit qu'on en tire et le bonheur qu'on y vit, le Fabuleux Opéra qui sera donné aux Aînés quelques années plus tard au temps des 68 Cerises de Mai, par les Jeunes jeteurs de pavés bousculeurs d'autorités intellectuelles crépusculaires, cette Fête de l'Esprit de Liberté - le Nouveau Beuaba - qui, depuis toujours, éclaire et réchauffe le Monde.
