Une pure merveille !
Un roman d'une grande beauté, drôle, fin, extrêmement lumineux sur des sujets difficiles : la perte de
l'être aimé, la dureté de la vie et la tristesse qu'on barricade parfois... Elise franco-japonaise,
orpheline de sa maman veut poser LA question à son père et elle en trouvera le courage au fil des pages,
grâce au retour de sa grand-mère du japon, de sa rencontre avec son extravagante amie Stella..
Ensemble il ne diront plus Sayonara mais Mata Ne !
Les années d'après-guerre paraissent déjà antédiluviennes : le statut immémorial des jeunes filles, les Allemands " ennemis d'hier ", les blessures...
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Les années d'après-guerre paraissent déjà antédiluviennes : le statut immémorial des jeunes filles, les Allemands " ennemis d'hier ", les blessures de l'Occupation et de la Libération mal cicatrisées, les écrivains " compromis " réfugiés en Suisse et impatients de reprendre leur place à Pais, la France vieillotte mais avide de vivre, un temps où l'on croyait encore, pêle-mêle , aux entreprises de séduction, au dandysme des hussards, aux lendemains qui chantent et au désenchantement...
En 1958, âgé de trente ans, François Nourissier se retournait moins sur un passé encore bref qu'il ne dressait le bilan et fredonnait les chansons d'une époque et de sa jeunesse. Souvenirs amoureux, rencontres littéraires et politiques, paysages, silhouettes imaginaires ou réelles traversent, porté par une très belle langue, ce roman parfois déchirant comme un aveu.
" Le temps d'apprendre à vivre, écrivait Aragon, il est déjà trop tard. " Bleu comme la nuit, c'est exactement ça : le temps d'apprendre à vivre. En d'autres termes : " un roman d'apprentissage ", à la fois source et estuaire de tout romanesque.