Allmen n'a pas changé depuis notre dernière rencontre. Il court toujours après l'argent, mais avec une certaine classe et distinction qui lui sont propres.
Carlos est toujours aussi patient et dévoué. Sa situation au niveau des autorités ne lui permet pas une grande marge de manoeuvre, mais tout de même.
Bref, j'ai l'impression que j'ai terminé la lecture du premier volet de cette saga de Martin Sutter hier et pourtant plusieurs mois se sont réellement écoulés. C'est vous dire que si l'on apprécie cette ambiance un peu désuète, "classieuse" et délicate malgré tout, on y reprend
ses marques en un clin d'oeil.
Ce livre appartient au registre des polars si on veut absolument le faire rentrer dans une catégorie, mais je vous préviens immédiatement, point d'action trépidante, pas d'armes (ou si peu), pas d'indices scientifiques… Tout se fait à l'ancienne sur un rythme que certains pourront qualifier de mou. Je ne me suis point ennuyée toutefois. J'aime ce côté qui détonne, un peu hors du temps, cet ensemble légèrement décalé. C'est comme une bulle qui flotte. elle frôle les murs, les objets, mais continue sa route. A la fois fragile, légère et pourtant résistante.
On trouve un peu d'humour, des jeux de séduction, un peu de comédie… Bref, c'est un ouvrage assez complet mine de rien.
Un style d'écriture très agréable rend l'ensemble de ce roman plus que correct. Cela me donne même envie de découvrir, à l'occasion, plus en avant les autres romans de Martin Suter.
Une quête qui n'est pas tout à fait celle que l'on croit dés le départ, voilà qui nous change des complots très noirs bien que les motifs ici ne soient pas non plus très reluisants. Tout ce qui brille n'est pas or, mais ce qui ne brille pas peut le devenir.
A découvrir même si vous n'avez pas lu le premier roman avec Allmen (Allmen est les libellules, ma critique), cela n'a pas vraiment d'importance (disons que ce n'est pas vital pour comprendre l'intrigue de celui-ci).
Sympa !
Johan Friedrich von Allmen est un aristocrate désargenté qui dirige une société pompeusement nommée Allmen International Inquiries, dont la devise est « The art of tracing art ». La recherche d’objets d’art est donc son domaine, avec l’aide de son bras droit Carlos, sorte de majordome, homme à tout faire, technicien informatique et cuisinier. La recherche d’un diamant rose qui s’est volatilisé, pour le compte d’un certain Montgomery, va permettre à Allmen de dépenser avec largesse, en hôtels et restaurants de luxe, ce qu’il n’a pas encore gagné. Il se doit donc de réussir à mettre la main sur l’objet précieux recherché, mais il n’est qu’au début de ses surprises.
J’ai lu avec facilité et plaisir ce petit polar bien ficelé et bien écrit, avec des personnages récurrents que j’imagine retrouver bien volontiers à l’occasion. D’ailleurs, ce volume est le deuxième des enquêtes d’Allmen, je n’ai pas encore lu le premier, même si ce sont des retrouvailles avec Martin Suter dont j’ai lu presque tous les romans, au fur et à mesure de leurs sorties, avec une petite préférence pour Small world et Le diable de Milan. Cet auteur sait se renouveler, mais crée toujours des atmosphères intrigantes, et c’est très plaisant de le retrouver !