Une pure merveille !
Un roman d'une grande beauté, drôle, fin, extrêmement lumineux sur des sujets difficiles : la perte de
l'être aimé, la dureté de la vie et la tristesse qu'on barricade parfois... Elise franco-japonaise,
orpheline de sa maman veut poser LA question à son père et elle en trouvera le courage au fil des pages,
grâce au retour de sa grand-mère du japon, de sa rencontre avec son extravagante amie Stella..
Ensemble il ne diront plus Sayonara mais Mata Ne !
" Conrad était amoureux d'ordre et de discipline morale. Mais il ne parvint pas à y plier ses personnages. Ils ont tous quelque chose de trouble, d'inachevé....
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" Conrad était amoureux d'ordre et de discipline morale. Mais il ne parvint pas à y plier ses personnages. Ils ont tous quelque chose de trouble, d'inachevé. Dans leur tourment s'agitent des forces obscures et que l'on devine parfois monstrueuses. Refoulées au fond des âmes elles se montrent cependant victorieuses de l'auteur qui, malgré lui peut-être, les a enfouies comme une lourde et inévitable semence. "
Joseph Kessel.
" Heyst leva la tête. Dans la lueur fugitive des éclairs, l'espace découvert sur la gauche apparut puis replongea dans les ténèbres, ainsi que les lointaines formes évanescentes, livides, d'un autre monde. Mais dans le rectangle lumineux de la porte, il vit Léna - la femme qu'il avait si ardemment désiré revoir encore une fois - trônant dans un fauteuil, les mains posées sur les accoudoirs. Elle était en noir ; son visage était blême, sa tête rêveusement penchée sur sa poitrine. Il ne voyait que le haut de son corps. Il la voyait, là, dans cette pièce, vivante, lugubrement réelle. Ce n'était pas un mirage narquois. Elle n'était pas dans la forêt, elle était là ! Assise dans un fauteuil, apparemment sans force, mais sans crainte, tendrement courbée.
Le destin obscur d'un de ces héros obscurs chers à l'écrivain anglais, celui de Heyst, face à son amour Lena, trônant dans un fauteuil, les mains posées sur les accoudoirs de son fauteuil.