Au vu du résumé je m’attendait à voir pleins de batailles navales avec des tirs de minutes et de secondes. Et bien sur un quart du bouquin c’est ça, effectivement… mais le reste c’est surtout la mise en place de chaque élément à travers la vie (pas si banale) du capitaine Henri Villon.
L’histoire se mélange au fantastique (voire la SF) alors que les capitaines de bateaux récupèrent des chaine hifi d’aujourd’hui, des conserves, des lampes de poches… Tous ces objets ordinaires de notre quotidien qui chez eux se nomment “maravillas” et sont les prémices à la fois
d’une chasse au trésor qui gagne en expansion et de l’autre de la fin du monde tel qu’on le connaissait.
L’histoire est assez géniale en fait, il fallait sérieusement y penser à mélanger tout ça et à faire de ce récit au goût de Caraïbe une véritable épopée de SF. Henri Villon est un personnage plutôt attachant à sa façon ; on finit par l’admirer ou compatir. On partage surtout sa tristesse de voir défiler une importante galerie de personnages (qui lui sont plus ou moins proches) qui finissent pour la plupart engloutis dans leurs ennuis hors du commun.
Et ais-je dis que les chapitres étaient dans le désordre ? Non ?
Brillante comme je suis il m’en fallut 4 pour réaliser qu’au chapitre I suivait le IV puis le XIX (remarquez ça expliquait pourquoi je comprenais pas l’enchainement des actions). Mais ça force l’admiration ! Alors je sais pas s’il a écrit dans l’ordre puis mélangé ses chapitres ou directement écrit comme ça… En tout cas ça fonctionne bien, et si les pauvres passoires comme moi s’emmêlent un peu les pinceaux sur qui est qui, il faut reconnaître que ça marche. Un grand bravo là-dessus !
Alors, la question à mille points est “est ce que j’ai aimé ?”. Je crois que c’est juste pas mon genre de livre (les pirates, la navigation… c’est pas forcément mes sujets de prédilection) ; donc j’ai aimé mais sans plus à mon niveau. Cet avis personnel n’ôte cependant pas sa qualité à ce livre ! (j’insiste sur ce point parce que je voudrais pas qu’on prenne cette critique pour négative). Si c’est un thème qui vous plait/vous tente, alors il n’y a pas à hésiter : le Déchronologue vaut véritablement le détour ! (de toute façon si c’était pas le cas je ne l’aurais pas fini)
Le Déchronologue
Au XVII° siècle, dans la mer des Caraïbes, le capitaine Henri Villon et son équipage de pirates n'affrontent pas uniquement les Espagnols, ils ont aussi affaire à un contexte chaotique où les époques s'entrechoquent. Ainsi Villon se mêlera aux insaisissables Mayas, coulera la flotte d'Alexandre le Grand et affrontera le porte-avions Georges Washington.
L'intrigue, pensée et menée par la plume fleurie de Stéphane Beauverger à travers une savante (dé)construction narrative, nous offre une véritable histoire de flibustiers bourrée de touches anachroniques savoureuses. Un roman multi-primé à ne surtout pas rater.
Alors buvez une rasade de tafia et embarquez, « Christ mort » !