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« Quel mot ? Quel récit ? Quelle poésie pourrait boucher ce trou dans ma tête ? Mon cahier de vocabulaire s'est vidé, et cela bien avant l'explosion. Je continuerai à faire l'économie des mots. Je choisirai uniquement de vivre, je sais si bien le faire. Je souris, je mange, je danse, je dors et je pleure. Dans cet ordre, comme je l'ai appris, j'organiserai mon existence. »
Entre Beyrouth, le Sud-Liban, la Palestine, la Côte-d'Ivoire et Paris, Samar Seraqui de Buttafoco entrelace la petite et la grande histoire, l'intime et le collectif.
Elle explore ce qui se passe quand on sort de sa condition et restitue la vie sans bruit des femmes - celle de sa mère, la sienne.
Dans une langue maîtrisée, puissante et sans pathos, son premier roman est une invitation à cheminer vers notre propre liberté.
Journaliste, humaniste et engagée, Samar Seraqui de Buttafoco est connue sous l'acronyme @ulap, une Libanaise à Paris. Elle commence sa carrière à la télévision française et réalise des chroniques sur l'écologie et l'environnement pour Direct 8 avant de devenir chroniqueuse littéraire à TV5 Monde et journaliste au Desk arabophone de France 24.
Elle signe ici son premier roman.
un roman fort et intimiste
Il m’ait assez difficile de mettre des mots exacts sur ce roman, cette histoire. Samar nous offre un récit rempli d’intimité. C’est comme si je lisais un journal intime, un carnet où elle a retranscrit, de manière libre et spontanée toutes ses émotions, ces ressentis, tout ce qu’elle a pu garder au fond d’elle-même pendant toutes ces années.
Mais ce côté intimiste était aussi déconcertant, car on reçoit les informations par bribes, dans un ordre dicté par l’autrice, parfois des informations détaillées ou profondes, et parfois on survole simplement le sujet. Ainsi, on ne sait jamais si elle a accepté de tout nous confier, ou si elle garde encore une partie secrète.
J’ai trouvé plusieurs points marquants dans ce roman, tout d’abord l’amour pour sa famille. L’auteure nous parle de ces parents, son papa, sa maman, avec tant de respect et d’admiration, cela m’a beaucoup touché. En racontant des anecdotes de leur jeunesse, et des obstacles qu’ils ont dû surmonter, elle nous ouvre encore une fois une porte de son intimité familiale, mais j’aurais peut-être aimé en apprendre plus sur toute la famille, comme ses frères par exemple, qui sont un peu moins présents dans le récit.
Également, la manière dont l’autrice nous contextualise chaque période, chaque fait, est très intéressant. Sa famille, son monde, sont ancrés dans une histoire plus large, mais tout aussi compliqué. On suit alors l’histoire de pays, de peuples, de paysages différents. Mais toutes ces différences ont construit cette famille, tout comme elles l’ont détruite.
Une chose est sûre, tout nous amène au final de son roman, tout est préparé pour ce moment, qui est le plus intimiste de tous.
Ainsi, même si j’ai trouvé ce roman un peu déconcertant au premier abord, de par sa chronologie décousue, et le choix des informations données, ce roman est intimiste et assez intriguant. On se sent très proche de l’autrice en le lisant, en essayant de la comprendre. Je vous le recommande si vous appréciez cet aspect dans la lecture.