En donnant d'abord la paroles aux Hutus qui ont tué sans états d'âme ceux auprès de qui ils vivaient depuis toujours, sans porter de jugement, Jean Hatzfeld rend le lecteur mal à l'aise car on ne sent pas de regrets dans ces mots, si ce n'est le regret que tout cela se soit arrêté (beaucoup trop tard pour les milliers de Tutsis massacrés) et qu'ils soient désormais en prison en attente de leur jugement. Ce n'est que dans une deuxième partie que l'auteur nous donne son ressenti sur ces rencontres et posent des questions cruciales autour du pardon. Ce parti-pris rend ce livre passionnant
mais terrible et la langue à la fois surannée et pleine de charme des prisonniers interrogés attire autant que leurs mots ne repoussent. Parfois, les Hutus mentent mais Jean Hatzfeld nous explique que les mensonges peuvent en dire plus long que la vérité. Ce livre nous fait comprendre comment tous ces hommes ont arrêté toute autre activité que le massacre de Tutsis pendant douze semaines, en profitant pour piller les biens de leurs victimes. Il ne s'agit pas ici d'un génocide lié à une religion, Hutus et Tutsis partageant les mêmes églises. Pourtant, les mariages mixtes étaient rares. J'ai bu les mots de l'auteur quand il nous parle de l'importance du "je" et du "nous" dans les confessions et surtout, quand il s'interroge sur le pardon. Les différences et points communs établis entre ce génocide et celui des juifs sont aussi des points intéressants de ce récit que je vous recommande
Indispensable
En donnant d'abord la paroles aux Hutus qui ont tué sans états d'âme ceux auprès de qui ils vivaient depuis toujours, sans porter de jugement, Jean Hatzfeld rend le lecteur mal à l'aise car on ne sent pas de regrets dans ces mots, si ce n'est le regret que tout cela se soit arrêté (beaucoup trop tard pour les milliers de Tutsis massacrés) et qu'ils soient désormais en prison en attente de leur jugement. Ce n'est que dans une deuxième partie que l'auteur nous donne son ressenti sur ces rencontres et posent des questions cruciales autour du pardon. Ce parti-pris rend ce livre passionnant mais terrible et la langue à la fois surannée et pleine de charme des prisonniers interrogés attire autant que leurs mots ne repoussent. Parfois, les Hutus mentent mais Jean Hatzfeld nous explique que les mensonges peuvent en dire plus long que la vérité. Ce livre nous fait comprendre comment tous ces hommes ont arrêté toute autre activité que le massacre de Tutsis pendant douze semaines, en profitant pour piller les biens de leurs victimes. Il ne s'agit pas ici d'un génocide lié à une religion, Hutus et Tutsis partageant les mêmes églises. Pourtant, les mariages mixtes étaient rares. J'ai bu les mots de l'auteur quand il nous parle de l'importance du "je" et du "nous" dans les confessions et surtout, quand il s'interroge sur le pardon. Les différences et points communs établis entre ce génocide et celui des juifs sont aussi des points intéressants de ce récit que je vous recommande