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Paris, été 2010. Zahira, une prostituée marocaine en fin de carrière, est une femme généreuse malgré les humiliations et la misère. Son ami Aziz, sur le point de changer de sexe, est dans le doute. Mojtaba, un révolutionnaire iranien homosexuel qui a fui son pays, croise son chemin et loge chez elle durant le mois du ramadan. Allal, son premier amour, va quitter le Maroc pour la retrouver.
À travers des fragments de vie qui s'entrechoquent violemment les uns contre les autres, Un pays pour mourir suit ces émigrés, rêveurs et invisibles, dans leur dernier combat.
Des destins fracassés au cour d'un monde postcolonial où trouver sa vraie place, avoir une deuxième chance s'avère impossible.
Abdellah Taïa est né en 1973 à Rabat. Il a publié quatre romans au Seuil, traduits en Europe et aux USA, dont Le Jour du Roi (prix de Flore, 2010) et Infidèles (2012). Il a réalisé en 2014 un long métrage à partir de son roman L'Armée du Salut.
Taïa brise les tabous
Les trois personnages dans le roman de Taïa, sont dans une quête indéfinissable. Qui sont-ils ? Que veulent-ils ? Exilés en France pour échapper aux tabous et aux lois de soumission de leur pays, ils ont trouvé à Paris la liberté. Ce qu’ils croient être la liberté. Le passé les habite, l’avenir leur échappe, leur culture, qu’ils repoussent, les hante.
Ils sont étrangers, étrangers partout. Zahira est rattrapée par la mort de son père, Aziz par ses sœurs et Mojtaba par sa mère. Ils ont voulu se défaire de liens qui les rattachent plus qu’ils ne le pensaient. Des chaînes qui les empêchent d’atteindre cet ailleurs. Abdellah Taïa, dans ce roman triste, pose de multiples questions. Notamment celle de la place de l’immigré qui enfreint les codes de son pays, celle de l’identité et du bonheur introuvables. Les mots sont crus. Pourquoi faire semblant, tenter d’adoucir une réalité qui ne l’est pas ? AbdallahTaïa n’aime pas les faux-semblants, il le prouve à nouveau.