En cours de chargement...
Cet ouvrage présente une lecture novatrice du trafic des drogues. Cette démarche se construit autour de l'étude du cas colombien dans une perspective humaniste. Les faits qu'il rassemble sont symptomatiques et il parvient ainsi à porter un diagnostic adapté/juste, sur la situation générale de l'homme contemporain confronté aux problèmes de la mondialisation. Ce travail propose en effet une " théorie globale " du trafic de drogues comblant les lacunes de recherches enfermées dans les limites de leurs disciplines respectives.
Il pose le problème du " trafic de drogues " comme la rencontre entre des subjectivités et les productions des grands systèmes (économiques, politiques et juridiques). L'auteure y développe donc une critique à la fois sociale et anthropologique des rapports de la société, de l'Etat-nation et de la subjectivité, articulant deux macro-théories sociologiques réputées être aux antipodes l'une de l'autre : le marxisme et la théorie luhmannienne des systèmes sociaux.
Mme Herrera-Vega montre que le marxisme peut encore offrir des outils conceptuels pour comprendre des objets qu'il a lui-même refoulés, et que la théorie de systèmes n'est pas aussi incompatible qu'on le prétend avec l'humanisme. Le " trafic des drogues " apparaît alors comme un paradoxe informationnel, car ses conditions de naissance sont continuellement relancées par sa prohibition même. Mais cet état n'est paradoxal que s'il est saisi dans une perspective linéaire : il constitue en fait une boucle, un mouvement en spirale descriptible par les mêmes attributs que l'est le capitalisme qui l'engendre.