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Edition enrichie illustrée de William Butcher comportant une préface et un dossier sur le roman.
"- Je parie vingt mille livres contre qui voudra que je ferai le tour de la terre en quatre-vingts jours ou moins, soit dix-neuf cent vingt heures ou cent quinze mille deux cents minutes. Acceptez-vous?
- Nous acceptons, répondirent MM. Stuart, Fallentin, Sullivan, Flanagan et Ralph, après s'être entendus.
- Bien, dit Mr. Fogg. Le train de Douvres part à huit heures quarante-cinq. Je le prendrai.
- Ce soir même? demanda Stuart.
- Ce soir même, répondit Phileas Fogg."
On ne présente plus le roman le plus populaire de l'écrivain français le plus lu dans le monde : le voyage haletant de Phileas Fogg, Passepartout et la princesse Aouda fait désormais partie du patrimoine littéraire mondial.
Leur aventure marque la fin de l'âge de l'exploration pour ouvrir l'ère de la modernité : c'est désormais en ligne droite, dans un espace-temps réduit à une seule dimension que le tour du monde s'accomplit. Mais ce voyage linéaire, loin de n'être qu'un dérisoire retour au point de départ, est avant tout le terrain d'une transformation : l'excentrique gentleman qui regagne le 7, Savile Row n'est-il pas devenu "le plus heureux des hommes" ?
3/5
Je n’avais encore jamais lu un seul Jules Verne. La honte ! Il était donc temps de m’y mettre, car c’est quand même un précurseur de la SF ! Et je ne suis pas déçue par cet illustre visionnaire et talentueux conteur. Les aventures de Phileas Fogg sont rocambolesques, dépaysantes et pleines de surprises. Jules Verne décrit des personnages à la psychologie bien définie, Phileas Fogg est le type même de l’anglais excentrique et flegmatique, Passepartout est le français dégourdi, Fix le détective obstiné. Notre anglais “sans nerfs” tente de gagner le pari de parcourir le monde en 80 jours. Une occasion pour l’auteur de faire l’inventaire des moyens de transports de l’époque, alors en expansion, et d’ébaucher une peinture rapide de différentes cultures rencontrées par les protagonistes durant leur voyage. Chemin de fer, bateaux de commerce ou paquebot, traîneaux, éléphant, voitures, toutes les inventions de la révolution industrielle et les moyens plus classiques sont bons pour gagner le pari insolite et impossible. Fogg, imperturbable, suit son itinéraire avec conviction, tandis que de multiples contretemps vont jouer en sa défaveur, jusqu’à ce qu’il trouve une parade efficace, pour la plus grande stupéfaction de son fidèle Passepartout. Sauvetage d’une jeune hindoue sur le point d’être sacrifiée, attaque du train par les Sioux, Fogg pisté par Fix qui le prend pour un voleur, l’anglais parvient malgré tout à poursuivre sa route. C’est drôle, énergique, intelligent, agréable à lire.