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Mallarmé, le 18 mars 1876, écrivait à Zola à propos de Son Excellence Eugène Rougon : "Un intérêt profond s'y dissimule admirablement sous le hasard plein de plis et de cassures avec lequel le narrateur d'aujourd'hui doit étoffer sa conception. Je considère votre dernière production comme l'expression la plus parfaite du point de vue que vous aurez à jamais l'honneur d'avoir compris et montré dans l'art de ce temps.
Dans l'attrayante évolution que subit le roman, ce fils du siècle, Son Excellence marque encore un point formidable : là où ce genre avoisine l'histoire, se superpose complètement à elle et en garde pour lui tout le côté anecdotique et momentané, hasardeux. Quelle acquisition subite et inattendue pour la littérature que les Anglais appellent la fiction !"
Le pouvoir et la puissance ont aussi leurs limites…
D’un trait de plume direct et bien senti, aux accents frisant parfois l’ironie et la caricature, Emile Zola égratigne les hommes politiques de son époque par le biais d’Eugène Rougon, le personnel principal de son roman. Ce dernier, auquel l’exercice du pouvoir procure un sentiment quasi-obsessionnel de domination sur les autres, ne parviendra pourtant pas à posséder une femme qu’il convoite. Clorinde Balbi, cette aventurière au caractère bien trempé et très influente dans la haute société, se refusera toujours à lui. Eugène Rougon en gardera une grande frustration et une secrète blessure… Le pouvoir a donc aussi ses limites ! De nos jours, rien n’a vraiment changé au sein du microcosme politique, ce club très fermé de la bourgeoisie huppée dans lequel, entre coups bas et intrigues malsaines, les opportunistes et les hypocrites sont légion.