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Voici un roman centré autour d'un personnage, et ce personnage lui-même ne vit que par et pour la politique. Voici un roman où la politique ne fait pas une apparition occasionnelle, comme dans L'Education sentimentale ou même dans Lucien Leuwen, mais qui, d'emblée, se propose de montrer les coulisses gouvernementales, aussi bien les aspects officiels de la vie politique que ses dessous, nous fait assister à une séance de l'Assemblée et à un Conseil des ministres.
Un roman qui présente l'ambition politique comme une idée fixe, comme une passion mobilisant toutes les forces d'un homme. Ce n'est pas une mince originalité, du moins à la fin du XIXe siècle. Rassurons-nous, en effet, toute cette histoire se passe sous le Second Empire : aucune allusion à notre époque n'est à craindre. Et pourtant...
Le pouvoir et la puissance ont aussi leurs limites…
D’un trait de plume direct et bien senti, aux accents frisant parfois l’ironie et la caricature, Emile Zola égratigne les hommes politiques de son époque par le biais d’Eugène Rougon, le personnel principal de son roman. Ce dernier, auquel l’exercice du pouvoir procure un sentiment quasi-obsessionnel de domination sur les autres, ne parviendra pourtant pas à posséder une femme qu’il convoite. Clorinde Balbi, cette aventurière au caractère bien trempé et très influente dans la haute société, se refusera toujours à lui. Eugène Rougon en gardera une grande frustration et une secrète blessure… Le pouvoir a donc aussi ses limites ! De nos jours, rien n’a vraiment changé au sein du microcosme politique, ce club très fermé de la bourgeoisie huppée dans lequel, entre coups bas et intrigues malsaines, les opportunistes et les hypocrites sont légion.