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Pour avoir été longtemps au centre des discours officiels, la politique de la ville n'en a pas moins été méconnue. Ses origines et ses finalités réelles sont restées d'autant plus opaques qu'elle a réussi à faire parler ceux qui l'ont étudiée avec son propre langage. Le choix d'une posture critique permet à Gérard Chevalier d'éviter cet écueil en renouvelant les interprétations. Sous l'empilement des dispositifs et des réglementations, il retrouve un mode d'action comparable à celui des années 1950-60, quand la planification entendait imposer aux collectivités locales le principe d'une rationalité technique supérieure.
L'examen des données biographiques le conduit ensuite à montrer que le projet autogestionnaire et participatif qui a guidé cette action publique durant plus de vingt ans a dû sa longévité à l'activisme d'un réseau de fonctionnaires centraux disposant de nombreux relais dans les milieux intellectuels, associatifs et politiques. Pour rendre compte de la fuite dans le gigantisme et de la dérive " compassionnelle " qui ont marqué cette politique à partir de 1998, l'auteur analyse ses contradictions internes ainsi que les changements qui ont affecté son contexte social et culturel.