Pourquoi les écrivains nord-américains ont-ils cette capacité à saisir la vie dans ce qu’elle peut avoir de plus profond là où les écrivains français semblent juste capables de s’arrêter à la dimension psychologique des rapports humains en insistant de préférence sur les névroses des uns ou des autres ? D’un côté une littérature forte et vivifiante et de l’autre le tableau d’un monde en ruine depuis quelques décennies déjà. Mais passons… le mal est fait.
Les éditions Gallmeister construisent depuis des années, à pas de loup, un magnifique catalogue d’auteurs
nord-américains parmi lesquels on compte des noms aussi prestigieux que ceux de Rick Bass, Edward Abbey ou encore David Vann. Autant d’auteurs pour qui la nature joue un rôle clef dans la vie des hommes. Chaque parution est un moment de délicieuse découverte pour les amoureux de littérature américaine. La sortie de “Retour à Oakpine” de Ron Carlson confirme, s’il en était besoin, l’extraordinaire flair de cet éditeur qui sait accompagner la carrière d’un auteur puisque Gallmeister a déjà publié trois romans de Carlson. Cette fidélité est la marque du lien qu’instruit Gallmeister avec ses auteurs et ce “Retour à Oakpine” couronne sa confiance en un écrivain prometteur dont le talent s’est affirmé parution après parution. Carlson sait créer une proximité extraordinaire avec ces 4 quinquagénaires, tous enfants de Oakpine dans le Wyoming. Craig, Franck, Mason retrouvent Jimmy qui a fait une carrière d’écrivain remarquée à New-York mais qui rentre à Oakpine malade du Sida avec seulement quelques mois à vivre.
Carlson taille dans la chair de la vie pour élaborer ses personnages auquel le lecteur s’attache d’emblée. Il sait mettre en exergue les contradictions, les tourments et les désirs refoulés de chacun d’entre eux. Le passé à laissé ses cicatrices mais chacun va retrouver dans l’amitié la force d’affronter les difficultés du présent et les angoisses que peut générer le futur. Les dialogues sont, à ce titre, très réussis car ils possèdent la fraicheur des échanges entre amis et parfois l’acidité des affaires mal digérées. Ces hommes sont tous à la croisée des chemins et Ron Carlson sait transformer chaque trajectoire individuelle en un destin dont le lecteur comprend la nature universelle sur fond de paysages magnifiques.
Ce roman magnifiquement traduit par Sophie Aslanides, est une oeuvre émouvante qui constituera pour les lecteurs qui le découvriront, une rencontre inoubliable.
ARCHIBALD PLOOM (CULTURE-CHRONIQUE)
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Pourquoi les écrivains nord-américains ont-ils cette capacité à saisir la vie dans ce qu’elle peut avoir de plus profond là où les écrivains français semblent juste capables de s’arrêter à la dimension psychologique des rapports humains en insistant de préférence sur les névroses des uns ou des autres ? D’un côté une littérature forte et vivifiante et de l’autre le tableau d’un monde en ruine depuis quelques décennies déjà. Mais passons… le mal est fait.
Les éditions Gallmeister construisent depuis des années, à pas de loup, un magnifique catalogue d’auteurs nord-américains parmi lesquels on compte des noms aussi prestigieux que ceux de Rick Bass, Edward Abbey ou encore David Vann. Autant d’auteurs pour qui la nature joue un rôle clef dans la vie des hommes. Chaque parution est un moment de délicieuse découverte pour les amoureux de littérature américaine. La sortie de “Retour à Oakpine” de Ron Carlson confirme, s’il en était besoin, l’extraordinaire flair de cet éditeur qui sait accompagner la carrière d’un auteur puisque Gallmeister a déjà publié trois romans de Carlson. Cette fidélité est la marque du lien qu’instruit Gallmeister avec ses auteurs et ce “Retour à Oakpine” couronne sa confiance en un écrivain prometteur dont le talent s’est affirmé parution après parution. Carlson sait créer une proximité extraordinaire avec ces 4 quinquagénaires, tous enfants de Oakpine dans le Wyoming. Craig, Franck, Mason retrouvent Jimmy qui a fait une carrière d’écrivain remarquée à New-York mais qui rentre à Oakpine malade du Sida avec seulement quelques mois à vivre.
Carlson taille dans la chair de la vie pour élaborer ses personnages auquel le lecteur s’attache d’emblée. Il sait mettre en exergue les contradictions, les tourments et les désirs refoulés de chacun d’entre eux. Le passé à laissé ses cicatrices mais chacun va retrouver dans l’amitié la force d’affronter les difficultés du présent et les angoisses que peut générer le futur. Les dialogues sont, à ce titre, très réussis car ils possèdent la fraicheur des échanges entre amis et parfois l’acidité des affaires mal digérées. Ces hommes sont tous à la croisée des chemins et Ron Carlson sait transformer chaque trajectoire individuelle en un destin dont le lecteur comprend la nature universelle sur fond de paysages magnifiques.
Ce roman magnifiquement traduit par Sophie Aslanides, est une oeuvre émouvante qui constituera pour les lecteurs qui le découvriront, une rencontre inoubliable.
ARCHIBALD PLOOM (CULTURE-CHRONIQUE)