En cours de chargement...
« Jusqu'à présent, personne n'avait jamais eu l'idée de parler sérieusement du crâne qui pleure à quelqu'un d'extérieur au village. D'abord parce que le sentiment d'avoir une dette envers ceux qui étaient morts à la guerre interdisait aux survivants de parler à tort et à travers des disparus, mais surtout parce que quiconque entendait la triste lamentation du vent ne pouvait qu'être saisi de stupeur.
»
Tout commence par un jeu d'enfants au pied de l'ancien ossuaire, sur l'air de chiche qu'on grimpe sur la falaise, pour aller voir de plus près le crâne humain qu'on aperçoit d'en bas, et qui gémit sous le vent. De toute la bande, seul Akira a le courage de monter. Et de tout le village, seul Seikichi, le père d'Akira, s'oppose à ce qu'un journaliste de la métropole tourne un reportage autour de la légende du crâne qui pleure, objet sacré, emblème des heures terribles de la bataille d'Okinawa.
Les Pleurs du vent conte magnifiquement la paix retrouvée des âmes.
Medoruma Shun est né en 1960 à Okinawa, île meurtrie par l'une des plus sanglantes batailles de la Seconde Guerre mondiale. Son ouvre a été couronnée par les très prestigieux prix Akutagawa et Kawabata. Il a été découvert en France avec L'âme de Kôtarô contemplait la mer (2014).
Ossuaire
Sur l'île d'Okinawa, lieu de tragédie durant la seconde guerre mondiale, au sommet d'une falaise, il y a un ossuaire où trône le crâne blanc d'un kamikaze qui émet un son mystérieux - dans le village on dit : "les pleurs du vent". Terrain de jeu des enfants du village, lieu chargé d'histoire où se croisent Seikichi (enfant de la guerre) et Feijii venu faire un reportage sur l'île, l'ossuaire voit se confronter le passé, la mort et la vie, la guérison et les plaies.
Un très beau roman poétique sur la mémoire où la nature tient un rôle palpable et sensitif.