Années 30/50, Colombie britannique, Nord-ouest du Canada.
Une fresque puissante, vibrante des paysages qu’elle esquisse, ceux de l’intime écorché par l’histoire, ceux d’un grand nord et d’une nature qui frémissent comme une écorce éraflée qui respire.
De l'immigration japonaise aux sangs-mêlés autochtones, les destins entrelacés d'Hannah et jack, deux solitudes qui se croisent,
deux coeurs-battants qui s'entrechoquent, entre mythologies des grands espaces, légendes et les angles mort de l'histoire de tout une nation.
Une lecture belle et douloureuse, habitée d’un
souffle incroyable pour dire ceux que l’histoire écrase,
Une histoire intense et poétique, sculptée dans les reflets grandioses d'une nature et de mythes, envoutante comme ces lambeaux braisés de possibles résiliences.
Rencontre
Un roman qui prend des allures de conte, dont il s'abreuve tout autant que ses personnages, entre folklore des autochtones canadiens et légendes japonaises. C'est beau, c'est touchant, on suit notamment deux personnages (mais aussi l'histoire de leur famille), l'une dont la mère est une immigrée japonaise (une "picture bride", une femme choisie sur catalogue pourrait-on dire) et l'autre un homme dont la belle mère est une native.
L'occasion de parler du traitement des japonais sur le continent nord américain en période de guerre, entre racisme et rejet de l'ennemi, potentiel envahisseur. Mais aussi de la difficulté pour les descendants de s'intégrer eux aussi, eux qui ne connaissent pas le pays de leurs ancêtres et se voient maltraités par le pays dans lequel ils sont pourtant nés.
Un très beau roman qui laisse la part belle à la nature pour mieux contraster avec la violence de certains êtres humains.