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Léon Tolstoï (1828-1910)
"Le calme régnait dans les rues de Moscou ; on n'entendait qu'à de rares intervalles un grincement de roues sur la neige. Plus de lumière aux fenêtres, les réverbères même étaient éteints. Le son des cloches commençait à vibrer sur la ville endormie et annonçait l'approche du matin. Les rues étaient désertes : ici on apercevait un cocher de fiacre qui sommeillait dans l'attente d'un passant attardé ; là une vieille femme s'acheminait vers l'église, où les cierges allumés jetaient une lueur vacillante sur les châssis dorés des images.
La population ouvrière s'éveillait petit à petit, recommençant son rude labeur après le repos d'une longue nuit d'hiver.
Mais la jeunesse oisive n'avait pas encore achevé sa soirée.
À une des fenêtres de l'hôtel Chevalier on voyait à travers les fentes du volet fermé la lumière interdite par la loi. Une voiture, des traîneaux, des fiacres et une troïka de poste stationnaient à la porte de l'hôtel.
Le portier, enveloppé dans sa pelisse, se serrait à l'angle de la maison.
"Que restent-ils là à baguenauder toute la nuit ? se demandait un garçon d'hôtel, le visage pâle et tiré, assis dans l'autre chambre. C'est toujours ma chance quand je suis de service."
On entendait les voix de trois jeunes gens qui soupaient dans la chambre voisine. Ils étaient autour d'une table où se voyaient les restes du souper."
Olénine, jeune aristocrate moscovite, rêve d'une vie simple.
Il décide de devenir officier dans l'armée. Au contact des Cosaques, il découvre cette vie simple et sauvage qu'il recherchait.
Un concentré du talent de TolstoÏ
Grand amateur de Tolstoï et de littérature russe, j'ai découvert Les Cosaques avec cette superbe édition Litera, qui fait de ce classique un bel objet.
Sorte de concentré de ce que l'on peut trouver de mieux chez Tolstoï, sans aucune longueur, Les Cosaques enchaîne les scènes d'introspection, de dialogues avec des personnages hauts en couleurs et de déclaration d'amour à la nature et aux gens de bien.
On y suit Olénine, qui est un jeune homme de bonne famille, qui se laisse vivre, libre, qui ne croit pas en l'amour, qui n'a pas vraiment d'ambition ni de projets ; mais qui, en garnison dans un village cosaque va changer petit à petit. Entre attachement pour un peuple bien différent de la vie mondaine des grandes villes russes et découverte d'une nature bouleversante, notre jeune héros va aussi tomber amoureux de la belle et indépendante Mariana.
Un roman finalement aussi mémorable et peut-être plus puissant que les œuvres "majeures" de l'auteur.