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Pourquoi Les Confessions ont-elles fait date ? Parce qu'elles sont porteuses d'une double puissance inaugurale. Celle d'un style tout d'abord, dont Bossuet se réclamera treize siècles plus tard : une "prose poétique" incantatoire, hydraulique et entêtante. Puis celle d'un genre, l'autobiographie : le premier récit rétrospectif d'un "moi" de l'histoire de la littérature occidentale, dont Rousseau s'inspira plus tard.
Mais ne nous y trompons pas, des Confessions d'Augustin à celles de Jean-Jacques, il n'est d'équivalence que du titre. L'un exalte son moi et s'accommode de ses erreurs, l'autre se tient devant son Dieu et les hommes, pour prendre la mesure du don de grâce qui lui est fait. Cette parole primordiale, à la fois charnelle et céleste, est ici magnifiquement modulée par la voix profonde et douce de Daniel Mesguich.
Claude Colombini-Frémeaux
Traduction de Mr Moreau (1864) sélectionné et partiellement réécrit par Alexandre Wong (2009) (C) Frémeaux & Associés.
Réfléchir et croire ne sont pas incompatibles.
A la fois récit autobiographique et essai philosophique, Les Confessions de Saint Augustin nous mettent dans la peau d'un homme (et le terme est important car, au delà de sa dénomination de Saint, Augustin n'était qu'un homme aux faiblesses intrinsèques) en proie à l'agitation de l'âme et des turpitudes qui l'accompagnent, et qui va découvrir à travers la foi une repentance et un bien-être salvateur d'après ses dires.
En plus d'être intéressant et profond dans sa philosophie, Augustin est beau à lire par son exaltation et son écriture ; c'est un croyant et un penseur plein d'humilité qui cède toute vanité à son Créateur mais ne se pose pas en bête esclave humain, loin de là. Il pense par lui-même, cherche la Vérité jusqu'à l’obsession, et c'est cette quête essentielle quoique peut-être interminable qui nous entraîne avec lui pendant plus de trois cents pages.
Magnifique !