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Entre un père joueur de poker et une mère timide, Youssef vit à Beyrouth dans un monde imprégné de sensualité et de mystère. Les mélodies de l'hébreu qu'il entend chez lui se mêlent aux sonorités de la rue arabe. La crise de Suez n'est encore qu'une lointaine rumeur. Ce qui l'occupe, c'est l'éveil au sexe, le tumulte de peur et de désir qu'il sent monter en lui.
Vingt ans après, en Mai 68, il s'engage en politique pour rencontrer des filles.
Mais l'Histoire le prend au sérieux. Il se retrouve en prison et découvre qu'une véritable guerre civile coule dans les entrailles du pays.
Lorsque l'armée israélienne envahit le Liban pour en chasser les combattants palestiniens, il quitte Paris où il est devenu journaliste et revient à Beyrouth couvrir de l'intérieur le siège de sa ville. Dans les rues dévastées et les immeubles éventrés par la guerre se renouent les fils de son destin.
Chant d'amour pour une ville mythique, Le Tumulte décrit magistralement le mélange de tragique et de picaresque qui colore l'un des derniers grands conflits du vingtième siècle.
Le tumulte
Il y a tant de choses dans ce texte beau, puissant, qui sort le 26 août en librairie.
Intense, tendre, charnel et vibrant des élans, des combats de jeunesse, aussi tragique, sombre et déchirant, Le Tumulte est de ces grands romans brassé de complexité, de joies comme de peurs, d'espoirs qui s'effondrent.
Un récit qui transpire, qui embrasse l'histoire et l'intime, les souvenirs, les amitiés, les effluves, les fantômes et les illusions communes d'une ville et d'un pays "sans frontières", Beyrouth, le Liban, broyée dans ses entrailles, dans le chaos d'une guerre et d'un théâtre sans nom.
Toute une vie défile dans les pas de Youssef, petit juif libanais d'origine syrienne, ceux aussi de Sélim Nassib. Autant de fragments qui s'imbriquent les uns des autres.
Si la terre peut nous semblait étroite, assurément le cœur de Beyrouth y vibre de tout son souffle, de ses visages comme des rumeurs de la rue, de sa grandeur meurtrie, dans sa chair endeuillée qui vous aimante, comme des échos de la poésie de Mahmoud Darwich.
C'est un volcan qui sommeille de désirs, de mélodies, de rêves et de violences, d'entre-deux qui chavirent, de mélanges et de couleurs qui s'animent et qui s'écorchent.
Sélim Nassib écrit là un roman époustouflant d'épaisseur, d'engagements, de sentiments traversés.
Un roman qui creuse en lui cet ardent désir de liberté, ces liens qui nous animent et qui cheminent comme une obsession. Ce sillon intime, infiniment indéfectible, comme une errance entre deux rives qui nous rattrape malgré tout.