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La femme et le robinet de cuisine de Paul Solveig fuient. Pour sa femme, il ne peut rien faire, pour le robinet, il appelle un plombier tchèque. Au cours de son intervention, ce dernier laisse échapper une ancienne photographie de sa mère, disparue dans sa Moravie natale pendant la période communiste. Cet étrange cliché, d'une grande beauté formelle fascine Paul. Son épouse partie, son robinet réparé plus rien ne le retient à Paris.
Aussi le jeune homme quitte la France pour retrouver cette femme, avalée derrière le rideau de fer il y a plus de trente ans et l'artiste qui l'a ainsi immortalisée. Il atterrit alors dans la petite ville de Blednice, au cour de la Moravie, pour poursuivre sa folle quête. Il croisera là-bas, une serveuse cinéphile, un artiste contemporain un peu en retard sur le contemporain, un ancien de la police politique entre autres personnages farfelus.
Il va surtout découvrir un pays, une langue, des paysages.
Le silence des carpes est un roman drôle souvent, aigre-doux parfois, mélancolique aussi. C'est surtout une magnifique ode à la République Tchèque, à sa culture, à son cinéma et à la folie de ses habitants.
Le silence des carpes
Le portrait magnétique d'une femme, tombé de la poche d'un plombier tchèque. Une fausse enquête improbable en forme de quete sur les traces d'une femme disparue derrière le rideaux de fer il y a plus de trente ans. Entre Paris et la Moravie.
"Le silence des carpes" a le charme désuet des errances existentielles, les mystères s'y dévoilent au gré des rencontres, des ruelles et des cafés de cette petite ville de Blednice.
On s'y glisse avec délectation dans les méandres brumeux de l'histoire et la vitalité d'une culture tchèque (son cinéma, sa littérature),qui vous empoigne de richesses, de mélancolie douce et grave.
C'est burlesque, sensible et poétique. Poignant aussi.
C'est un petit bout de pellicule que l'on attrape, un petit bout de folie, d'ailleurs et de liberté. Ce petit supplément d'âme qui s'échappe et nous gonfle de mille instantanés.