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'Minuit sonne à l'église. Mes pensées se déposent en espagnol, comme si la langue de mon enfance m'avait recolonisée tout entière, une flaque d'or s'élargissant au fond de moi. Toute la colline fermente contre le ciel, autant d'arbres fraternels, soudés comme les vagues dans la mer, bercée par leur masse en mouvement. Les morts sont autant d'arbres, ils poussent parmi nous, mêlés à nous, être mort est une belle chose, simple et agréable.
La nuit est douce, piquetée d'astres, j'imagine les chèvres dans les cimetières goûtant de leur langue rêche la bière répandue sur les tombes.
Une balle tirée d'un point obscur pourrait pénétrer par la fenêtre et m'atteindre à cet instant. C'est une conviction très forte, une évidence en cette nuit des morts : quelqu'un est là, qui me vise le cour.'
La Chienne de Naha
La narratrice, élevée à la fois par sa mère belge et une deuxième mère espagnole, la gouvernante de la maison familiale de fait, part au Mexique à l’occasion du cinquième anniversaire de la mort de cette dernière. Un voyage qui a des accents de Lost in Translation, errance indécise d’un personnage qui se laisse porter par les événements, incompréhension des gens que la narratrice croise. Une non-histoire transformée en introspection avec une anti-héroïne qu’on aimera ou qu’on n’aimera pas, mais portée par une écriture aérienne et évocatrice, un choix précis de mots et une sensation particulière de mélancolie douce teintée de violence. - See more at: http://blog.exploratology.com/la-chienne-de-naha-caroline-lamarche/#sthash.vbrB7DCk.dpuf