Nous sommes sous le Directoire, juste après la Terreur. Victor a une vingtaine d’années : il est embaumeur à Paris et nous relate sa vie et les évènements qui l’ont amené devant la Justice, dans ce procès dont nous sommes le public et dont nous savons juste qu’il doit aboutir à son exécution.
Enfant détesté de ses parents, en particulier de son épouvantable mère qui le poursuivra toute sa vie de ses méchancetés, Victor rencontre enfin la bonté en la personne de Monsieur Joulia, son maître d’apprentissage, qui lui transmet avec patience les rudiments de son métier :
l’embaumement des morts. Pour Victor, c’est le début d’une bonne fortune, qui finira pourtant par se retourner.
Tout au long de sa narration, Victor interpelle directement le lecteur, qui se retrouve assis au milieu du public venu assister aux audiences. Sur un ton truculent débordant d’humour noir, il nous relate son métier et, au travers des mille anecdotes et détails de sa vie, parfois très glauques, ce sont toutes les mœurs de la société de son époque qui se dessinent peu à peu, dans un récit piquant et pittoresque, souvent drôle et étonnant. Victor est un véritable conteur qui sait tenir son public en haleine : jamais l’intérêt ne se relâche et le rire est souvent au rendez-vous.
Ce livre admirablement documenté, au style ciselé qui parvient à merveille à évoquer le langage de l’époque, se lit avec délectation. Il nous fait revivre l’Histoire au travers des mille détails de la vie quotidienne, parfois triviaux, mais tous constitutifs d’une réalité et d’une certaine conception de la vie et de la mort. Alors, oubliez vite vos repères contemporains et laissez vous entraîner dans cette plongée captivante dans l’ordinaire de la fin du 18e siècle : un ordinaire qui ne manquera pas de vous estomaquer.
Au delà du coup de coeur.
Une lecture passionnante et drôle !
Cher Vous,
Victor Renard, c’est un homme qui n’a pas vraiment de chances avec les femmes dans sa vie, suffit déjà de connaître sa mère, La Pâqueline, et on comprend mieux !
Faut dire aussi que Victor souffre d’une légère difformité, cela n’aide pas pour conquérir la gent féminine. Il se dit que pour plaire, il n’y a pas que le physique, la situation y fait aussi, et lui son travail, c’est d’être embaumeur.
Parce que oui, malgré ce que l’on croit, juste après la Révolution, il y avait des embaumeurs à Paris et Victor est de ceux-là. Puis c’est un malin, il sait comment faire pour arrondir ses fins de mois le garçon !
Ce roman noir historique, qui recèle une belle dose d’humour – noir aussi, logique – raconte la vie d’un homme qui n’est pas aussi pourri qu’il en a l’air. Peut-être que s’il avait été moins malheureux rien ne se serait passé comme ça, va savoir !
Une très belle et agréable lecture, qui te fait sourire et te cultive, que demander de plus ?
Stanislas Petrosky
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