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L'amour maternel est-il un instinct qui procéderait d'une « nature féminine » ou bien relève-t-il largement d'un comportement social, variable selon les individus, les époques et les mours ? Tel est l'enjeu du débat qu'étudie ici Élisabeth Badinter, au fil d'une enquête historique très précise : à observer l'évolution du comportement maternel depuis quatre siècles, elle constate que l'intérêt et le dévouement pour l'enfant se manifestent - ou ne se manifestent pas.
La tendresse existe - ou n'existe pas. Aussi choquant que cela puisse paraître, le sentiment maternel est un sentiment humain, incertain et fragile.
Ce dévoilement d'une contingence de l'amour maternel suscita des réactions passionnées lors de la première publication du livre, en 1980 : les uns y virent une aberration, remettant scandaleusement en question le concept de nature ; les autres y trouvèrent une véritable libération, l'occasion d'une meilleure compréhension de la maternité et d'une reconnaissance de la multiplicité des expériences féminines.
Trente ans après, L'Amour en plus est toujours un livre nécessaire et dérangeant, tant il est vrai que nous avons changé de vocabulaire, mais pas d'illusions.
une mise en perspective passionante
Un livre qui se lit très facilement et qui permet de mieux comprendre la complexité de l'abord du maternage en France (allaitement maternel, portage, congé parental vs reprise du travail rapide). Les arguments sont étayés de nombreuses citations et documents historiques qui donnent un côté à la fois exotique et effrayant à la lecture. Dire que nous avons survécu à ça.
Je n'ai pas trouvé ce livre particulièrement politisé et il m'a permis de découvrir et comprendre la source de la dichotomie mère/femme dans notre société. En effet la rupture systématique du lien mères-bébés puis ensuite l'asservissement de celles-ci aux besoins de l'enfant explique, dans une certaine mesure, la situation actuelle de recherche d’équilibre entre le rôle de femme et celui de mère.