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Il nous est à chacun arrivé, dans une
bibliothèque ou chez un bouquiniste, ouvrant un livre, d'y trouver
la trace matérielle d'un précédent visiteur, et d'éprouver ce
sentiment mêlé de curiosité et de rêve : une énigme qui nous
concerne.
Les livres ont constitué notre imaginaire. Lequel d'entre nous,
quand nos bibliothèques basculent dans l'univers virtuel, pour ne
pas s'interroger sur ce que nous avons déposé de nous-mêmes dans
les livres, et qu'il s'agit de ne pas laisser perdre ?
Nicolas Aiello (Lien -> http://nicolasaiello.blogspot.com/) est plasticien, il travaille en
permanence sur l'espace et les signes urbains.
Dans une bibliothèque rurale (Frocourt), puis à la bibliothèque
municipale de Montreuil (Seine Saint-Denis), enfin à la BPI
(Beaubourg, Paris), il a photographié, dans la lumière ambiante,
les objets, traces, griffonages, listes laissés dans les
livres.
Qu'est-ce qu'il nous est donnéà lire, ici, de nous-mêmes, et de
ce que nous-mêmes avons glissé dans les livres qui sont
nôtres ?
FB (Lien -> http://www.tierslivre.net)
Comme un archéologue, je suis parti à la recherche de traces de
vie laissées dans les ouvrages de bibliothèques publiques :
cette série de photographies, issue d'un livre d'artiste publiéà
20 exemplaires, montre les trouvailles de cette quête : cartes
postales, marques-pages, papier griffonné, lettres, laissées là,
entre deux pages.
Le projet est né suite à une résidence organisée par le théâtre
des Poissons de Frocourt (Picardie).
Ces derniers me demandaient
alors de penser un projet sur le village de Frocourt. Je choisis
alors d'intervenir dans la petite bibliothèque, petite pièce
d'environ 9 m2, ancienne bâtisse des pompes funèbres...
En feuilletant ces ouvrages donnés par et pour la commune, j'ai
découvert des papiers griffonnés, des cartes postales...
Habitué aux interventions en milieu urbain, ce projet m'a
beaucoup intéressé, car c'était mon premier travail en milieu
rural, dans un village d'environ 500 habitants.
Après avoir commencé cette série de photographies de livres, je
choisis d'élargir le projet et d'intervenir dans d'autres
bibliothèques publiques (bibliothèque municipale de Montreuil,
bibliothèque publique d'information du centre Pompidou).
Les
photographies étaient toutes prises sur place à la lumière des
salles de lecture des bibliothèques, à la manière des étudiants
prenant en photo les ouvrages pour les avoir en mémoire. Je
commençais à rechercher mes papiers volants en regardant les livres
d'une autre manière ; je ne lisais pas la tranche du livre
pour en voir le titre, mais par-dessus pour percevoir un petitécartement entre deux pages.
J'ai aimé cette manière de consulter
les livres, qui m'amenait vers des ouvrages sur lesquels je ne me
serais jamais penché.
Ce livre numérique réunit ces photographies. Il a été accompagné
d'un livre éditéà 20 exemplaires, dont le premier exemplaire a été
remis à la bibliothèque de Frocourt, rangé parmi les livres
photographiés.
Nicolas Aiello
le site de Nicolas Aiello (Lien -> http://nicolasaiello.blogspot.com/)